DI ou id, un projet artistique différent

ARTS VISUELS. Sophie Chabot a reçu une bourse du CALQ afin de réaliser un projet artistique qu’elle a intitulé DI ou id et qui signifie Déficience intellectuelle ou intelligence différente.

Déjà, le projet artistique connaît une belle avancée puisque l’artiste a presque complété la série de 10 ateliers tenus avec autant de personnes vivant avec des déficiences intellectuelles à Plessisville.

Son projet implique en effet des ateliers créatifs animés par Sophie elle-même qui permettent aux participants de créer des œuvres représentant leurs liens au monde, la marginalité et la différence. Grâce à des exercices et à l’exploration de différents médiums, Sophie veut leur montrer l’importance de la créativité et leur faire comprendre que le résultat n’a pas à être parfait et que si c’est le cas, ce n’est pas dramatique. «En fait, puisque l’art me fait du bien, je voulais partager ça. C’est d’ailleurs un projet auquel je songeais depuis longtemps», explique-t-elle.

Infirmière de formation (mais elle a aussi complété une majeure en arts), Sophie Chabot s’exprime principalement par l’entremise de la photographie depuis une dizaine d’années. Avec ce projet, elle souhaite joindre le côté humain qu’elle a développé en étant infirmière avec l’artistique.

Une fois les ateliers complétés, Sophie utilisera tant son expérience que les créations réalisées comme matériel de base à l’exposition. Le défi est donc de réunir les œuvres des ateliers à son travail et que le tout se marie harmonieusement. L’artiste entreprend ainsi une période de création qui devrait la mener jusqu’à la fin du mois de février. «Ce que je veux montrer, c’est la beauté dans la différence. Ces gens sont différents, mais ils apportent beaucoup à la société», insiste-t-elle.

L’exposition inclura donc le travail réalisé en atelier. Celui-ci aura été numérisé et pourra prendre différentes formes. Sophie souhaite utiliser l’estampe numérique, mais aussi la vidéo. À cette étape-ci, elle ne sait pas encore véritablement quel sera le résultat final, mais le tout commence à se définir dans son esprit. «Je tends vers l’installation aussi, mais ça peut changer», avertit-elle.

En exposition à Plessisville et à Victoriaville

Une fois les œuvres réalisées, celles-ci seront exposées en mars du côté de Plessisville, au Carrefour culturel de l’Érable, plus précisément lors de la Semaine de la déficience intellectuelle. Un peu plus tard, soit en juin, c’est du côté de Victoriaville, à la Maison Fleury, qu’elle présentera le projet. Bien entendu, les 10 participants aux ateliers seront inclus au vernissage.

Pour Sophie, il s’agit d’une première bourse (une première demande aussi) obtenue du CALQ (Conseil des arts et lettres du Québec). «Ça m’encourage et me dit que je suis dans la bonne voie», apprécie-t-elle.

Avec DI ou id?, l’artiste parvient à donner à l’art une note sociale et veut montrer que l’art fait du bien si on réussit à se déconnecter du jugement, des normes sociales et du regard des autres.