La magie des chapeaux opère toujours

SAINT-NORBERT-D’ARTHABASKA. Bien installée dans sa maison de Saint-Norbert-d’Arthabaska, Guylaine Walsh se laisse encore inspirer par les cravates récupérées qui se transforment, sous ses doigts de fée, en chapeaux.

La magie de la création de chapeaux s’opère toujours pour l’artiste qui fête cette année son dixième anniversaire dans le couvre-chef (et sept ans avec la cravate comme matière première). «Elles m’inspirent encore», note-t-elle en regardant un vaste présentoir qu’elle a installé près de son lieu de couture. C’est là, à côté de la fenêtre, que ses chapeaux naissent.

Avec le temps, bien entendu, les chapeaux ont évolué, mais continuent toujours de faire le bonheur de ceux qui osent en faire l’acquisition et qui les portent fièrement. «Ils se tiennent davantage maintenant», a-t-elle remarqué.

Aussi, il faut voir le détail du point de couture utilisé (le feston ou point de «grébiche»). Avec les années, il a pris de l’assurance et est de plus en plus précis. Guylaine coud chaque chapeau à la main, l’assemblant, le sculptant même selon les couleurs, les textures, avec des cravates plus ou moins moirées. «Ça se fait de façon spontanée et le chapeau continue de me nourrir artistiquement», apprécie-t-elle.

Elle a beaucoup de matière première dans laquelle elle choisit de trois à cinq cravates par chapeau. «Je me laisse aller à la création. J’entoure, je monte, je donne du style, je change d’idée en cours de route. C’est le chapeau qui prend sa personnalité», apprécie-t-elle.

Chaque chapeau est unique et représente une œuvre pour l’artiste. De plus en plus, ils se retrouvent sur des têtes à travers la province grâce aux nombreux salons auxquels elle participe, mais aussi aux commerces qui acceptent de les vendre.

Cette année, pour aller encore plus loin, Guylaine a osé s’inscrire au Salon des métiers d’art de Montréal qui aura lieu en décembre. Et elle envisage aussi, l’an prochain, aller présenter ses chapeaux du côté de Toronto.

Actuellement, elle est en pleine période de production et s’est donné comme objectif de créer deux chapeaux par jour, question de se monter un inventaire. Aussi, puisqu’elle est une récupératrice dans l’âme, elle reprend des anciens chapeaux qui n’ont pas trouvé preneur et elle les modifie pour en faire des nouveaux.

Guylaine Walsh confie même qu’elle a apprécié l’hiver rigoureux qui vient de se terminer. Il lui a permis de créer sans trop de remords de rater de belles journées.

Depuis les débuts, ses chapeaux ont beaucoup évolué. Ils sont de plus en plus raffinés et toujours écologiquement responsables. «C’est de l’art portable accessible», dit celle qui se qualifie de «fantaisienne» (un ancien mot qui se veut un mélange de modiste et de chapelière).

L’artiste a aussi créé des chapeaux bandeaux selon le même principe. Sauf que le dessus est ouvert, laissant la place à celles qui veulent conserver la queue de cheval, mais qui souhaitent quand même se couvrir la tête.

«Je suis toujours dans l’exploration et comme au début, quand je souhaitais faire des pantoufles, les accidents donnent toujours de bons résultats. Pour la création, il suffit de se rendre disponible et il arrive toujours quelque chose», note-t-elle.