Victoriaville accueille une première famille de réfugiés syriens

ACCUEIL. «On les attendait depuis un bon moment», a confié le maire suppléant Christian Lettre. Voilà, c’est chose faite! Victoriaville a accueilli ses premiers réfugiés syriens, un couple avec ses huit enfants, deux garçons et six filles, âgés entre 2 et 13 ans. «Une belle grande famille», a noté le maire.

Le Comité d’accueil international des Bois-Francs (CAIBF), qui accueille bon an mal an quelque 75 réfugiés dans la région, a organisé, lundi matin, une rencontre avec la presse à l’hôtel de ville pour présenter les nouveaux arrivants.

L’homme âgé dans la quarantaine, Al Mohamad Majed, sa conjointe Al Mheimad Zainab, une femme dans la trentaine, et leurs huit enfants sont arrivés au Québec le 12 janvier. Ils ont été hébergés à Montréal quelques jours avant leur arrivée à Victoriaville le 18 janvier.

La famille a passé cinq jours à l’hôtel avant d’emménager chez eux dans leur logement. «Ils y sont maintenant bien installés», a fait savoir Farida Zenati, responsable de l’accueil et de l’intégration au Comité d’accueil international des Bois-Francs.

Mme Zenati agit aussi comme interprète pour traduire de l’arabe les propos des nouveaux victoriavillois.

D’un camp de réfugiés à une nouvelle terre d’accueil

La famille syrienne a dû quitter son pays en raison de la guerre civile pour se retrouver au Liban dans un camp de réfugiés. «On a choisi ce pays parce qu’il était proche et que c’était plus facile de s’intégrer que dans un autre pays», a confié l’homme, un agriculteur maraîcher.

Mais la vie n’y était pas de tout repos. «La situation n’était pas favorable. On sentait une pression de la population et du gouvernement», a-t-il souligné.

«Les conditions de vie n’étaient vraiment pas idéales dans le camp de réfugiés. Pendant plus de deux ans, les enfants n’ont pas eu accès à la scolarisation. Ces enfants sont maintenant bien heureux d’arriver ici et de commencer l’école», a indiqué Francis Petit, coordonnateur des projets et des interventions au CAIBF.

Dès leur arrivée à Victoriaville, Farida Zenati a accompagné la famille dans le processus d’accueil, d’établissement et d’intégration.

Marie-Michèle Thibodeau, l’intervenante sociale scolaire interculturelle au CAIBF, s’est occupée, pour sa part, d’inscrire les enfants à l’école. Une évaluation scolaire a déjà été effectuée. Ainsi, les enfants se retrouveront, d’ici quelques jours, sur les bancs d’école dans les classes régulières. «Mais ils bénéficieront d’heures spécifiques pour apprendre le français», a mentionné Farida Zenati.

Une ville accueillante

La famille syrienne se réjouit de pouvoir commencer une nouvelle vie dans la région. «Les gens sont très accueillants, ils reçoivent bien les gens de l’extérieur. Et Victoriaville est une ville super belle, une ville calme, sécuritaire et la nature est belle», a commenté Al Mohamad Majed.

Questionné à savoir s’il se trouvait bien, ici, l’homme a répondu «oui» en français, tout en disant souhaiter pouvoir pratiquer son métier, l’agriculture.

Quant au climat, la famille syrienne connaît la neige et le froid pour avoir vécu la situation au Liban.

L’homme et son épouse ont dit connaître deux familles syriennes qui ont été accueillies au pays. Trois ou quatre autres familles qu’ils connaissent doivent également venir au Canada.

Le maire Christian Lettre invite les citoyens, sensibilisés depuis un bon moment à la venue des réfugiés, à leur réserver un bon accueil. «Cela va de soi qu’on doit les accompagner le mieux possible dans leur intégration. Ce n’est pas facile pour ces gens qui arrivent de l’étranger dans un contexte nouveau. Je souhaite que les citoyens les accompagnent et leur facilitent la vie le mieux possible pour aider à leur intégration dans la communauté», a-t-il exprimé.

Appel à la population

Le Comité d’accueil international des Bois-Francs a profité de la présence des journalistes pour lancer un appel à la population en vue de l’arrivée de 40 autres réfugiés syriens.

«Le défi particulier se situe au niveau des logements. Nous avons besoin de grands logements, des six pièces et demie, des sept et demie et des maisons à louer. On lance un appel aux propriétaires qui n’ont qu’à communiquer avec le Comité d’accueil international», a fait savoir Francis Petit.

Pour le moment, le CAIBF ne sait pas à quel moment les prochains réfugiés se pointeront dans la région. On peut joindre l’organisme au 819 795-3814.