Alain Rayes quitte la mairie de Victo

VICTORIAVILLE. Alain Rayes vide son bureau de l’Hôtel de ville de tous ses effets personnels profondément convaincu qu’il n’y reviendra plus. Il affirme se lancer dans l’arène fédérale déterminé à gagner le scrutin. «Et si vous étiez défait, vous ne reviendriez pas à la mairie non plus?», lui demande-t-on. «J’aurais alors une grosse décision à prendre!», répond-il.

Avec le déclenchement de la campagne électorale, c’est comme candidat conservateur et non comme maire qu’il se manifestera publiquement dès mardi matin (4 août).

«Pour éviter toute ambiguïté, qu’on me dise que je profite de ma position de maire pour faire de la politique, j’ai préféré quitter mes fonctions municipales.»

Et c’est pour cette raison qu’il tient à cette dernière séance extraordinaire du conseil municipal lundi (3 août).

Cette dernière séance à laquelle il rêve, il la souhaitait pour saluer les membres du conseil. Pour procéder à la passation de ses responsabilités de maire au conseiller Christian Lettre. «Je veux leur offrir mon support et me rendre disponible au besoin.»

Et il voulait tracer le bilan de ses presque six ans à la mairie. Un bilan dont il est fier. Qui lui fait dire «devoir accompli!», même s’il reste d’autres gros dossiers et projets à l’enjeu.

«J’aurais aimé pouvoir participer, à titre de maire, à l’inauguration du Carré 150», dit-il. Et il énumère les projets de revitalisation du centre-ville, les travaux à mener au réservoir Beaudet, l’église Saints-Martyrs comme autant d’enjeux importants pour Victoriaville.

La croissance de la richesse foncière à Victoriaville depuis ces dernières années n’est pas un coup de «chance» ou une vague sur laquelle il a pu surfer, soutient-il. Il dit qu’elle est la résultante d’un travail d’équipe. «On a amené Victoriaville à un autre niveau.»

Victoriaville a acquis une notoriété, souligne-t-il, a su s’attirer des investisseurs et cultiver un sentiment de fierté.

Il évoque les bonnes relations que Victoriaville entretient avec les municipalités environnantes. «On a réglé, sans chicane, le dossier des ententes pour les loisirs. Et on a des liens très harmonieux avec L’Érable.»

Le maire Rayes ajoute que, à l’interne, Victoriaville sera l’une des premières villes au Québec à avoir convenu, avec son personnel, de nouvelles règles pour les régimes de retraite.

«J’ai souvent été tagué de maire sportif. Mais il faut voir toutes les réalisations culturelles comme le Carré 150, l’entente avec le FIMAV et le Parminou qui est à agrandir son centre.»

Une très longue campagne

«C’est vrai que 11 semaines, c’est très long», admet le candidat conservateur, parlant de la campagne électorale.

Que le gouvernement ait décidé de la déclencher maintenant aura au moins le mérite d’«établir et de clarifier les règles pour tous», observe-t-il, faisant allusion aux «dépenses engagées par des syndicats pour démoniser le Parti conservateur.»

Le candidat Rayes dit que, de toute manière, la campagne était déjà commencée.

Il y a un prix à payer pour la démocratie, répond-il, lorsqu’on aborde la question des coûts de cette longue campagne. «Les citoyens veulent être informés afin de faire des choix judicieux. Il y a des coûts pour la publicité, les locaux, les déplacements.»

Il annonce que sa campagne sera «progressive», qu’elle s’intensifiera à la fin du mois d’août.

Il est encore convaincu aujourd’hui d’avoir pris la bonne décision, même si elle n’a pas été facile «considérant qu’Ottawa c’est loin avec la famille et en même temps, c’est une grande aventure que je vais vivre, que nous allons vivre», dit-il.  Il précise qu’élu, il ne quittera pas Victoriaville y maintenant son lieu de résidence et sa famille.

Il croit qu’une bonne majorité d’électeurs fera confiance à son passé, ses réalisations et ses compétences. «J’ai le sentiment qu’une bonne majorité va me suivre», répond-il, même si certains ne se gênent pas pour lui faire savoir qu’ils auraient préféré qu’il reste à la mairie ou qu’il porte une autre bannière que celle du Parti conservateur.

Il ajoute que ce serait un mauvais calcul pour ceux qui l’ont «apprécié» comme maire de ne pas lui accorder leur vote dans l’espoir de le maintenir sur la scène municipale. «C’est une fleur. Mais je leur dis que je mettrai la même énergie à travailler pour Victoriaville et la circonscription à titre de député.»

Ces jours-ci, il s’entraîne pour un tout autre «marathon», l’Ironman de Mont-Tremblant le 16 août, avec sa Catherine. Une manière comme une autre de souligner leur 20e anniversaire de mariage.