Un salon funéraire à convertir

AFFAIRES. La Résidence funéraire des Bois-Francs a définitivement fermé ses portes le 2 novembre dernier à la suite de la décision de la Coopérative funéraire J.N. Donais (Drummondville) de vendre ses actifs victoriavillois au Complexe funéraire Grégoire et Desrochers. Qu’adviendra-t-il du 88, rue Saint-Jean-Baptiste, maintenant propriété du Complexe?

À cette question, le président, Denis Desrochers ne saurait répondre pour l’instant.

Une chose est sûre, le rez-de-chaussée du bâtiment de la rue Saint-Jean-Baptiste ne servira plus de salon funéraire, l’étage abritant toujours quatre logements. Quant au columbarium, il sera aussi déménagé chez Grégoire et Desrochers.

M. Desrochers dit qu’il surveille avec attention les projets de revitalisation du centre-ville que pilote la Ville de Victoriaville.

«On a acheté le bâtiment de la coopérative funéraire sans avoir un but bien défini. Et on n’est pas dans l’urgence de lui trouver une nouvelle vocation.»

Il poursuit en disant envisager des projets de commerce au détail, qui n’aurait rien à voir avec le créneau funéraire.

Pour l’heure, M. Desrochers est plutôt occupé au transfert des préarrangements funéraires des membres de la coop funéraire des Bois-Francs, des engagements qu’il s’est engagé à honorer. Il ne détient pas encore le nombre exact, mais parle de 150 à 200.

Il s’apprête à faire parvenir à ces gens une lettre les informant qu’il prendra en charge tous les arrangements préalables conclus avec la Coopérative funéraire des Bois-Francs et cela, sans frais supplémentaires. Depuis le 2 novembre, c’est à l’entreprise que les appels téléphoniques logés à la Résidence sont transférés.

Le président dit que le Complexe funéraire Grégoire et Desrochers a accepté cette transaction parce que son entreprise partage les mêmes valeurs et la même philosophie que la coopérative et que la directrice générale, Andrée Donais est une amie. «C’est un coup de main que l’on donne», dit M. Desrochers, parlant des difficultés financières de la succursale victoriavilloise. «Elle était moribonde», ajoute-t-il.

L’échec de la solidarité

Membre de la coopérative funéraire depuis 1994, moment où la coopérative funéraire des Bois-Francs s’intégrait à celle drummondvilloise J.N. Donais, Denis Pépin dit que la disparition de la Résidence des Bois-Francs, c’est «l’échec d’un mouvement de solidarité», comme ce fut le cas aussi avec le garage coopératif, se souvient-il.

Il reconnaît que depuis sa création en 1981 par, entre autres, le prêtre ouvrier Raymond Roy, la coopérative funéraire a connu plusieurs épisodes de difficultés financières.

Dans l’esprit de Raymond Roy, la coopérative funéraire devait permettre d’offrir des «funérailles sobres» à des prix abordables, rappelle M. Pépin. «La concurrence a été terrible.» Il évoque aussi le fait que la coopérative a été boudée parce qu’on la percevait exclusivement destinée aux «pauvres».

Désigné coopérateur émérite cette année-là, M. Pépin se souvient avoir pensé, en 2004, que l’avenir de la coopérative victoriavilloise était assuré par la fusion avec celle de Drummondville. Or, comme celle de Victoriaville n’était pas assez rentable pour conforter d’indispensables investissements, la coopérative funéraire J.N. Donais a décidé de concentrer ses activités du côté de Drummondville, là où c’est elle qui avait avalé une concurrente privée.

En 2007, J.N. Donais avait examiné la possibilité d’acquérir l’église Saint-Gabriel-Lalemant (boulevard Jutras) pour y installer la Résidence funéraire des Bois-Francs.