De la plume et de la voix au 14e Déjeuner des bons coups

VICTORIAVILLE. «Manifestif»! Le néologisme de Pierre Luc Houde, animateur du 14e déjeuner des bons coups de la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs (CDCBF), décrit justement la voix et le ton de l’activité s’étant déroulée vendredi matin à la Place 4213.

Parce que cette année, a dit Chantal Charest, directrice générale de la Corpo, il y a beaucoup d’incertitude dans l’air communautaire.

«Plein d’inquiétude a été semée par le gouvernement, ce qui crée de l’instabilité», a-t-elle dit, tant dans le secteur communautaire que chez les «partenaires» de l’éducation et de la santé.

Mme Charest parle de coupes réelles dans les budgets de certaines organisations, comme en transport adapté, de coupes appréhendées pour d’autres. Elle évoque aussi la dissolution du Centre de santé et de services sociaux d’Arthabaska-et-de-L’Érable. «On n’a même plus de DG!»

Elle poursuit en disant que le monde communautaire ne sait plus de quelle instance il va relever et ne sent pas que l’action des organismes figure aux priorités du gouvernement. «Et on n’a plus de siège au conseil d’administration du CIUSSS. Nos ententes qui étaient habituellement de trois ans ont été ramenées à 18 mois. Il se passera quoi après?»

Elle dit encore qu’il est difficile d’être «visionnaire» quand on fait face à un «mur».

On a connu, dit encore Mme Charest, des ministres et des gouvernements plus enclins à reconnaître l’apport des organismes dans les communautés. «Les organismes ne demandent pas la lune, mais souhaiteraient être appréciés à leur juste valeur. On serait dans la misère sans l’engagement des groupes communautaires.»

Si elle parle de mur, d’inquiétude et d’incertitude, la «reine des abeilles», comme l’a désignée Pierre Luc Houde, soutient qu’il ne faut pas se laisser abattre, mais s’élever au-dessus de la morosité, «être de plus en plus ensemble et autrement», un slogan cher à la Corpo depuis 31 ans.

Et c’est d’ailleurs pourquoi il faut saluer les «bons coups» du communautaire, a-t-elle dit.

De la plume et de la voix

La Corpo a ainsi ramené sur sa «scène» Pierre Luc Houde qui, encore une fois, a su «jongler» – la jonglerie étant le thème – avec les mots, créant des images fortes et percutantes, parlant des «abeilles» du communautaire, celles dont on peut prendre le miel, mais pas le dard.

Et c’est avec la voix envoûtante d’Émie Champagne que le déjeuner a pris fin. Elle a interprété Les oies sauvages du groupe Mes aïeux. «Une voix d’oie, ça se noie dans le boucan du trafic d’indifférence. Mille et une oies, mille et une voix d’oies, ça attire la tension parce que le monde attise le monde et quand les voix s’élèvent, c’est tout un dérangement», a dit l’animateur en présentant la jeune interprète.

Bien sûr, les bons coups

La Corpo avait confié à d’autres voix le soin de présenter les 13 bons coups 2015, via la caméra. Et c’est Frédérick Michaud, directeur général de la MRC d’Arthabaska, Josée Desharnais, directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs et de L’Érable et Martin Lessard, directeur général de la Ville de Victoriaville qui se sont succédé à l’écran. «Vous êtes l’âme de Victoriaville et sa région», a conclu Martin Lessard. «Et je le pense vraiment», a-t-il dit après le déjeuner.

Aux 13 bons coups dont certains ont été illustrés par une vidéo comme celui où la jeune Lilou-Aude cuisine avec son papa (Guillaume Dufresne-Nadeau), on a également applaudi la création de Logements communautaires de la MRC d’Arthabaska et l’achat de son premier immeuble à revenus (37, rue Saint-Jean-Baptiste), une initiative de la CDCBF.

Treize bons coups 2015

L’étude sur le décrochage et le raccrochage scolaires des filles par la Table de concertation du mouvement des femmes.

Les quelque 130 jeunes de Solidarité jeunesse qui servent les repas au Restaurant populaire.

Les rencontres organisées par l’Association Parents-ressources des Bois-Francs pour les parents ayant un déficit d’attention.

Les ateliers de cuisine en famille organisés par les Cuisines collectives des Bois-Francs.

Le travail d’intégration d’agronomes africains par l’organisme Accès-Travail.

L’activité Je me souviens d’elles organisée par le comité féministe de la Maison des femmes à l’occasion du 25e anniversaire du drame de Polytechnique.

La promotion du service de médiation citoyenne de Pacte Bois-Francs.

Le Marché des kiwis au Centre d’entraide Contact de Warwick guidé par les intervenantes d’Accès-Travail.

Le groupe de soutien pour les parents animé par Action-Toxicomanie.

L’atelier de sensibilisation sur la maladie mentale proposé par L’Entrain.

Les aiguilles d’art du Jardin du parc. Le Support incite des résidantes à se réunir pour tricoter une fois la semaine.

Les ateliers en arts visuels offerts à des hébergées de la Volte-Face.

Le nouveau service de travailleur de milieu auprès des aînés qu’a créé le Carrefour d’entraide bénévole.