Une vie sauvée par l’intervention rapide des policiers

VICTORIAVILLE. L’intervention rapide des policiers de la Sûreté du Québec du poste de la MRC d’Arthabaska, équipés depuis septembre 2013 de défibrillateur externe automatisé (DEA), a permis de sauver la vie d’un homme de 57 ans de Saint-Norbert-d’Arthabaska.

Les policiers Vincent Gagnon et Érika Pednault ont raconté, en fin de journée, mercredi, l’expérience vécue le samedi 9 mai, à l’heure du souper.

Il était environ 18 h 30. L’agent Gagnon prenait sa pause du souper justement dans le secteur de Saint-Norbert-d’Arthabaska quand l’appel à la centrale 9-1-1 pour une personne en arrêt cardiorespiratoire est entré. «J’étais en lunch. Je me suis mis aussitôt en direction de la provenance de l’appel sur la rue Landry. J’y suis arrivé environ quatre ou cinq minutes plus tard», a-t-il raconté.

Premier intervenant d’urgence arrivé sur les lieux, le policier Gagnon constate alors que des membres de la famille avaient déjà entrepris des manœuvres de réanimation cardiorespiratoire sur le quinquagénaire inconscient. «En moins d’une minute, le DEA était installé. Rapidement, j’ai obtenu la recommandation de procéder à un premier choc, a relaté le policier. On a continué les manœuvres, puis on a eu le temps d’effectuer un second choc. À ce moment, ma collègue Érika Pednault est venue me rejoindre. On a poursuivi les manœuvres pour ensuite procéder à un troisième choc.»

Les paramédics Éric Turcotte et Toan Hua d’Urgence Bois-Francs font alors leur entrée. «Ils ont pris la relève, et nous avons continué de les assister», a indiqué l’agent Gagnon.

Les paramédics donneront deux autres chocs de défibrillation. «C’est à ce moment que les signes vitaux ont réapparu chez le patient», a souligné Éric Turcotte.

Les paramédics ont pu ensuite prendre la direction du centre hospitalier Hôtel-Dieu d’Arthabaska. «Ce que nous avons eu comme nouvelle, c’est que l’homme ne conservera aucune séquelle, grâce à la chaîne de vie, à la chaîne continue, partant des membres de la famille, ensuite le travail des policiers, puis des paramédics», a mentionné la sergente Éloïse Cossette, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Le policier Vincent Gagnon a pu parler, mercredi, avec la conjointe de l’homme. «J’ai su qu’il avait été transféré dans un autre centre hospitalier pour y recevoir des soins. Il est toujours conscient et ne gardera pas de séquelle de l’événement vécu», a-t-il dit.

«Comment se sent-on après avoir vécu pareille expérience?», leur a-t-on demandé. «On se sent très bien, on se sent fiers, a répondu l’agente Pednault avec un large sourire. Ça fait notre journée, c’est notre paie!»

L’agent Gagnon dit avoir réalisé, lui, l’importance d’une action rapide. «Je réalise que la rapidité d’intervention et la proximité ont fait en sorte que la personne est vivante aujourd’hui. On constate aussi que ce qu’on nous enseigne, ce sont les bonnes méthodes. On les applique et on a les résultats qui viennent avec», a-t-il mentionné.

«Le mérite leur revient»

Les policiers parlent d’un travail d’équipe, le paramédic Éric Turcotte aussi, mais il soutient que le mérite revient aux deux policiers. «À notre arrivée, les policiers effectuaient les manœuvres à la perfection. On ne pouvait avoir mieux comme protocole. On ne peut pas dire que nous avons pris la relève, on travaille ensemble. C’est ce qui est fantastique. On a toujours un beau travail d’équipe avec la Sûreté du Québec», a fait valoir M. Turcotte.

«Cela fait une grande différence que les policiers possèdent des défibrillateurs dans leurs véhicules. Bien souvent, ils arrivent plus vite que nous», a ajouté le paramédic.

La rapidité d’intervention compte dans de tels cas, a confié Sébastien Mauger d’Urgence Bois-Francs. «Tout se joue, a-t-il dit, dans les premières minutes.»

Près d’une quinzaine d’interventions

Depuis le déploiement des DEA dans les voitures de police à l’automne 2013, les policiers du poste de la MRC d’Arthabaska ont utilisé l’appareil à près d’une quinzaine d’occasions.

«Le DEA a été utilisé 13 fois, ce qui signifie que l’appareil a été sorti. Mais cela ne veut pas dire que les policiers se sont rendus à chaque fois à la défibrillation. Et puis, à une autre occasion, l’utilisation du défibrillateur a permis la réanimation de la personne qui, cependant, a rendu l’âme par la suite», a fait savoir le lieutenant Cédrick Brunelle, directeur par intérim du poste de la SQ de la MRC d’Arthabaska.

Curieux hasard, par ailleurs, pour l’agent Gagnon, il s’agissait d’une seconde intervention du genre dans le même secteur. «J’ai vécu une autre occasion à Saint-Norbert où je prenais mon repas. Nous avons reçu un appel pour intervenir avec le DEA, mais cette fois, l’appareil n’avait pas recommandé l’utilisation de chocs de défibrillation», a-t-il confié.

Plusieurs appareils disponibles

À partir d’un projet-pilote mené notamment dans Arthabaska, la SQ a muni ses véhicules de police de DEA un peu partout au Québec.

«Le poste de la MRC d’Arthabaska possède 19 appareils, le poste de Drummond en compte une vingtaine, le tout en fonction du nombre de policiers sur la route. Dans l’ensemble du district de la Mauricie-Centre-du-Québec, on dénombre 91 appareils», a précisé la sergente Éloïse Cossette.

Au poste de la SQ à Victoriaville, tous les policiers patrouilleurs ont reçu une formation pour utiliser le DEA en cas de besoin. «La formation a été offerte avec la mise à jour de la réanimation cardiorespiratoire», a signalé la sergente Cossette.