Une saison historique qui a pris fin trop tôt

Le Victoriavillois Miguël Tourigny a été dominant lors de sa quatrième saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Malgré une élimination plus hâtive qu’il ne l’aurait souhaité, sa campagne restera gravée dans les annales du circuit.

Le vétéran défenseur a connu une première moitié de campagne du tonnerre dans l’uniforme de l’Armada de Blainville-Boisbriand avant d’être échangé au Titan d’Acadie-Bathurst. La transition s’est bien faite et il a poursuivi ses succès avec sa nouvelle formation. « Ce n’était pas facile de quitter l’Armada. Je tenais beaucoup à l’organisation, à mes coéquipiers, à ma famille de pension et à toutes les personnes qui m’entouraient. Dès que je suis arrivée, avec le Titan, j’ai retrouvé un de mes très bons amis de longue date, Hendrix Lapierre, et je me suis dit que j’allais avoir beaucoup de plaisir. Oui, c’est une petite ville, mais j’ai adoré la vie là-bas. J’ai été accueilli de brillante façon et je conserve d’excellents souvenirs. »

Le parcours éliminatoire du Titan a pris fin au second tour face aux Islanders de Charlottetown. C’est une fin hâtive pour une équipe qui avait fait plusieurs acquisitions importantes lors de la période des transactions. « Nous avions une excellente équipe et l’ambiance était vraiment spéciale. Nous savions que nous pouvions aspirer au grand honneur, mais ça ne s’est pas produit. Nous nous sommes butés à une autre très bonne équipe et je leur lève mon chapeau. »

Sur le plan individuel, Tourigny s’est grandement distingué. Il a récolté un impressionnant total de 80 points en seulement 65 rencontres de saison régulière. Ses 31 buts le placent d’ailleurs au 14e rang de l’histoire du circuit pour le plus de filets inscrits par un défenseur en une campagne. « Je ne me concentrais pas vraiment là-dessus, mais c’est toujours plaisant de trouver le fond du filet en tant que défenseur. Depuis mon entrée dans la ligue, je travaille sur mes prises de décisions et je crois vraiment les avoir améliorées cette saison. C’est ce qui m’a permis d’être récompensé pour mes efforts au niveau de la feuille de pointage. »

Ses prouesses ont été soulignées, alors qu’il a été l’un des trois finalistes au Trophée Émile-Bouchard qui récompense le meilleur défenseur de la LHJMQ. Lukas Cormier des Islanders de Charlottetown a finalement raflé le titre. « C’était très flatteur d’être en nomination et j’aurais vraiment aimé remporter le prix. Il reste que Lukas ne l’a pas volé. Nous sommes deux compétiteurs et nous avions un grand respect l’un envers l’autre. Ce fut une belle bataille tout au long de la saison. »

Au-delà des points, son objectif était de devenir un défenseur plus complet et il croit l’être devenu cette saison. « Autant Bruce Richardson avec l’Armada que Jason Clarke avec le Titan m’ont dit que j’avais vraiment amélioré mon jeu défensif. Lorsque je suis arrivé à Bathurst, nous avions déjà plusieurs armes offensives, alors je devais être plus responsable, ce que j’ai été en mesure de faire. »

Après avoir été ignoré par toutes les formations lors de ses deux premières années d’admissibilité au repêchage de la Ligue nationale de hockey, Tourigny ne se fait aucune attente en vue de la prochaine séance de sélection. Malgré son excellente saison et le fait qu’il pointe au 147e rang des meilleurs espoirs nord-américains par la Centrale de recrutement du circuit Bettman, Tourigny ne compte pas se présenter au Centre Bell de Montréal, les 7 et 8 juillet. « C’est plate à dire, mais je n’y prête aucune attention et je ne vais même pas le regarder. Ça fait deux ans que je suis ignoré et ce fut deux grosses déceptions. Je me dis que si j’ai à sortir, je vais sortir, mais j’aime mieux mettre mes énergies sur mon entraînement que sur le repêchage. »

Il pourrait revenir dans la LHJMQ pour y disputer une cinquième et dernière saison. Plusieurs changements ont toutefois lieu chez le Titan, dont le départ de son directeur général Sylvain Couturier qui était en poste depuis 20 ans. Il ne sait donc pas ce que l’avenir lui réserve. « Je ne me concentre pas là-dessus. Ce sera à l’organisation de prendre des décisions. Je contrôle ce que je peux contrôler, ce qui est d’arriver prêt au prochain camp d’entraînement. »

Go Cats!

S’il n’a pas été en mesure d’atteindre la finale de la coupe du Président, son petit frère Jordan et son meilleur ami, Mavrik Bourque, peuvent dire mission accompli alors que les Cataractes de Shawinigan lutteront pour le précieux trophée. Ils croiseront le fer avec l’équipe qui a éliminé Miguël et le Titan, les Islanders de Charlottetown. « Chaque fois que je suis allé les voir en séries, ils ont gagné. Mon frère et Mavrik me disent que je suis leur porte-bonheur. Je suis vraiment heureux qu’ils aient l’occasion de vivre ça. C’est une fierté de les voir se battre pour la coupe et je les supporte pleinement. »