Une saison formatrice pour Louis Robitaille

Pour sa première saison en tant qu’entraîneur-chef des Tigres de Victoriaville, Louis Robitaille est passé par toute la gamme des émotions.

Alors qu’il était sur le point de retourner à Val-d’Or, avec les Foreurs comme adjoint à Mario Durocher, Robitaille se souvient du coup de téléphone du nouveau directeur général des Félins, Kevin Cloutier. Ce dernier voulait le rencontrer.

«Je jouais au golf avec mon fils et je lui ai dit que papa devait quitter pour une entrevue», dit-il, sourire en coin. Le monde du hockey est un petit monde, mais Cloutier et Robitaille ne se connaissaient pas vraiment. Ils s’étaient déjà croisés à quelques reprises, mais sans plus.

Toutefois, Robitaille avait contacté Cloutier pour le féliciter de son poste lorsqu’il a été nommé DG des Tigres. «Est-ce que mon appel était stratégique? Oui et non», a répondu l’entraîneur. En peu de temps, il était le nouveau pilote de la formation des Bois-Francs. «J’étais rendu là dans ma carrière», dit-il humblement.

L’ancien joueur a eu quelques entrevues au cours des dernières saisons afin de diriger une équipe de la LHJMQ, mais aucune d’elles ne s’était concrétisée. D’ailleurs, il était parmi les candidats finalistes lorsque Bruce Richardson a été choisi par Jérôme Mésonéro pour diriger les Tigres en 2014.

«Tu veux toujours avoir le poste et tu penses que tu es prêt, mais il y a toujours des choses qui arrivent que tu n’avais pas planifiées, a-t-il fait part. Oui, il y avait de l’insécurité, surtout à l’approche du camp d’entraînement.»

Sous les projecteurs

Lors de ses dernières années comme adjoint, les décisions finales ne lui appartenaient pas. Cette fois-ci, il était le pilote de l’équipe et c’était à lui qu’elles revenaient. De son propre aveu, il en a parfois trop fait en raison de son insécurité. Par exemple, tout ce qui touchait le secteur des vidéos des matchs, généralement une tâche réservée aux adjoints. Robitaille avait besoin de tout valider, comme il le dit.

«Oui, il y a une fatigue mentale qui s’installe, mais c’est une belle fatigue, car tu fais ce que tu aimes et que tu ne comptes pas les heures», a-t-il lancé.

Protéger ses joueurs

Tout au long de la saison, Robitaille n’a jamais écorché ses joueurs dans les médias. Il les a défendus bec et ongles malgré le rendement parfois décevant de la part de certains.

«Beaucoup de monde s’attendait à ce que je sois méchant et sévère. Je ne les ai pas lapidés sur la place publique puisque je ne crois pas que c’était la bonne façon de les faire mieux jouer. En tant qu’ancien joueur, je n’aurais pas voulu que mes entraîneurs agissent de cette manière avec moi. Par contre, une fois assis dans mon bureau, ils avaient l’heure juste.»

Robitaille sait que les partisans ont été déçus de voir leur équipe locale se faire éliminer dès le premier tour éliminatoire, et ce, en quatre rencontres successives.

«Il va toujours y avoir de la pression dans le monde du hockey, mais je ne peux pas contrôler ce que les gens pensent. Le public a des attentes élevées et il a soif de succès. Je respecte ça», a-t-il conclu.