Une culture à définir chez les Tigres

Kevin Cloutier ne compte pas seulement améliorer sa brigade défensive, en juin, lors du week-end du repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Le directeur général souhaite également jeter les bases d’une nouvelle ère culturelle au sein de son organisation.

En effet, tant Louis Robitaille que lui croient qu’une nouvelle culture est à bâtir en sein de l’équipe. Il leur faudra quelques saisons pour l’implanter. «Seulement huit joueurs sur les 24 de l’équipe cette saison ont été repêchés par l’organisation. Ça rend très difficile d’implanter une philosophie», a souligné Cloutier.

Celui-ci ne lance pas la pierre à ses recruteurs. Le directeur général ne croit pas que le problème se situe à ce niveau. Il croit plutôt que les dépisteurs ont fait leur devoir. «Mis à part Guillaume Beck et Olivier Huot, qui ont fait très mal à l’organisation, j’estime que les Tigres ne font pas pire que les autres au niveau du repêchage. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Le problème n’est pas le repêchage, mais plutôt ce qu’on a fait des joueurs réclamés», a-t-il enchaîné.

Cloutier fait référence, notamment, à Mathieu Nadeau, qui joue un rôle de premier plan avec les Foreurs de Val-d’Or dans les présentes séries. «Et on a rien eu en retour», a-t-il dit. Alex Breton, échangé contre un maigre choix de huitième tour aux Olympiques de Gatineau, Jake Barter, qui roule sa bosse dans les Maritimes, Ty Fournier, échangé aux Screaming Eagles du Cap-Breton contre Bradley Lalonde, et Jacob Sweeney, échangé avant même qu’il ait la chance de s’établir chez les Tigres, en sont d’autres exemples, selon lui.

«Tout part du repêchage. Depuis 2014, on n’est pas si pire. Ce ne sont pas les joueurs qui n’ont pas atteint la LHJMQ. Ils ont plutôt évolué ailleurs. Un tel constat fait mal à une équipe. Les recruteurs ont fait de bons choix. Le problème, c’est ce que les gens en ont fait avec par la suite. Il faut faire attention avec l’analyse du repêchage. Celui de Huot et Beck fait très mal, mais au-delà de ça, le résultat est bon», a-t-il enchaîné.

En développant peu les joueurs repêchés, les Tigres peinent à établir leur culture organisationnelle. Ils ne peuvent, non plus, liquider des vétérans pour accélérer leur reconstruction lorsque le moment est propice.

«C’est difficile d’inculquer une culture avec des gars qui arrivent de partout. Lors de notre dernier match où Pomerleau était absent, nos six défenseurs provenaient d’une autre organisation…», a-t-il souligné.

Louis Robitaille confirme qu’un tel constat s’avère problématique au sein d’une équipe.

«Les joueurs arrivent avec des philosophies différentes, d’entraîneurs différents. Ils ont tendance à toujours comparer ce qu’on fait. J’ai vu la différence quand je jouais. J’ai évolué avec le Rocket de Montréal de 17 à 20 ans. Quoi que les gens puissent dire du Rocket, je suis extrêmement d’avoir évolué pour cette équipe puisque c’est tout ce que j’ai connu. Il faut élever les joueurs. Ils auront le logo tatoué sur le cœur puisque c’est la seule chose qu’ils auront connu», a-t-il fait part.

Félix Lauzon, nouveau capitaine de l’équipe, Maxime Comtois, Ivan Kosorenkov, Antoine Lessard, Félix Meunier et Tristan Côté-Cazenave sont les seuls joueurs réclamés par les Tigres et toujours avec l’équipe.