Une carrière remplie de souvenirs pour Jean Bourassa
Il a passé 35 ans à la barre des Vicas de Victoriaville, (club de football midget AAA de l’école secondaire Le boisé), il a entraîné le jeune Matthew Bergeron, il a remporté des championnats et a vécu de douloureuses défaites. L’entraîneur-chef Jean Bourassa a ainsi marqué l’histoire des Vicas à sa façon.
Bien que cela fasse déjà quelques mois qu’il a cédé son poste d’entraîneur-chef, Jean Bourassa s’ennuie toujours de quelques éléments de son sport favori. « Un des aspects qui me manque le plus est l’adrénaline que l’on avait durant les matchs, a-t-il lancé d’entrée de jeu. Sinon, la préparation des joueurs me manque également. On essaie de transmettre des techniques et des valeurs à nos joueurs. Ce sont des choses qui sont importantes et qui pourront leur servir dans la vie de tous les jours. Pour un entraîneur qui s’implique, tu veux transmettre la persévérance, la ténacité et le dépassement. Il y a aussi le sentiment d’appartenance envers les jeunes qui entre au bout du compte. »
La motivation derrière son départ est simple : Jean Bourassa avance en âge. Il sentait que le moment était venu de laisser place à quelqu’un d’autre. « Il y a de la relève qui se présente. On a de jeunes entraîneurs qui s’ajoutent tranquillement. C’est intéressant de voir ça. C’était donc le temps de céder le terrain », a partagé l’homme de football dans un entretien téléphonique avec le www.lanouvelle.net.
Il serait faux de penser que ce départ signifie la retraite pour Jean Bourassa. Ce dernier restera impliqué avec les Vicas dès la prochaine saison, dans un poste toutefois différent. « Ce que je vise, c’est de m’occuper des unités spéciales. Je vais pouvoir travailler plus avec les joueurs. Je crois que c’est quelque chose qui me manquait. En étant entraîneur-chef, tu n’es pas toujours en interaction avec les joueurs », a-t-il laissé entendre.
À travers sa carrière bien remplie, il a plusieurs fiertés. L’une d’elles est d’avoir pu faire une tonne de belles rencontres. « Je suis content d’avoir pu fréquenter un paquet de bons jeunes, de parents et de bénévoles. Ça m’a apporté beaucoup à moi-même. Je me suis fait plein de belles connaissances. Je rencontre quelquefois des gens dans la rue dont ça peut faire 25 ans que j’ai entraînés. On essaie de suivre leur parcours et on est fier de ce qu’ils accomplissent. »
Sur le plan football, l’homme d’une soixantaine d’années estime avoir fait un bon boulot et croit avoir accompli plusieurs belles choses au sein de l’équipe. « C’est certain qu’on a eu plusieurs parties et victoires en finale qui ont été plus marquantes que d’autres. On a également eu des défaites plus marquantes qu’on se rappellera autant des bons matchs. Une des belles histoires qu’on a eue est un match de finale contre l’équipe de la Beauce. Ils nous avaient battus en saison. Finalement, nous sommes allés les battre en finale. C’est vraiment plaisant. Ça ressemble à la dernière campagne où Saint-Bruno nous avait vaincus deux fois en saison. Dans notre match de finale, on a eu le meilleur. Quand tu es l’équipe négligée et que tu réussis à surprendre l’adversaire, c’est toujours agréable », s’est-il remémoré.
Place à un nouveau chapitre
Tous les projecteurs sont désormais tournés vers Patrick Lefebvre, qui agira à titre d’entraîneur-chef pour les Vicas midget AAA. Il était coordonnateur offensif de l’équipe lors de la dernière saison en plus de s’occuper des entraînements hivernaux. Jean Bourassa a assuré que l’organisation a fait un excellent choix en l’embauchant. « Il a une bonne expérience au niveau collégial. Il a aussi une belle attitude avec les jeunes. J’ai totalement confiance en lui et les Vicas sont entre de bonnes mains. »
Impact sur Matthew Bergeron
Évoluant désormais avec les Falcons d’Atlanta dans la Ligue nationale de football, Matthew Bergeron a joué son football secondaire avec les Vicas. Jean Bourassa a donc eu ce privilège d’avoir un petit impact dans la prometteuse carrière du numéro 65 des Falcons. Il a d’ailleurs tenu à s’exprimer sur les succès dans la NFL de son ancien protégé. « Ce sera toujours surprenant de voir son succès immédiat dans la NFL. Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui performent dès la première année. L’occasion s’est présentée à lui, il l’a saisie et il a bien fait. Je lève mon chapeau. Ça prend une capacité d’adaptation assez grande. En espérant que ça continue bien pour lui dans les prochaines années », a souhaité l’ancien pilote des Vicas.
Concernant le développement de Bergeron dans sa région natale, Jean Bourassa est d’avis que le sport se porte bien dans la région de Victoriaville. Malgré tout, il y a toujours de la place à amélioration. « Il y a encore ce problème de disponibilité de terrains. Il manque un peu d’espace pour pouvoir satisfaire tout le monde. Souvent, on fait des entraînements avec trois équipes sur le terrain. C’est quasiment 150 jeunes en même temps. À un certain moment donné, il y a des questions de danger comme des collisions, alors que l’espace est trop restreint », a conclu Jean Bourassa.
Par Félix Gallant