Tigres : les actionnaires à pied d’œuvre pour trouver un DG

HOCKEY. La grogne au sein de l’actionnariat des Tigres était palpable. De la trentaine de sociétaires de l’organisation, ceux qui suivaient de plus près les activités de l’équipe songeaient, depuis un certain temps, à écarter leur président.

Le congédiement de Bruce Richardson et la volte-face d’Éric Veilleux les auront poussés à passer à l’acte, mardi, contre le gré de plusieurs membres du conseil d’administration.

Orchestré par quelques actionnaires, on a pris la décision irrémédiable de montrer à Johnny Izzi la porte de sortie. C’est la première fois en 30 ans d’histoire de l’organisation qu’on réserve un tel châtiment à un président.

Dès l’or, un comité a été formé pour assurer la succession du président, mais surtout, pour dénicher un nouveau directeur général. Ce n’est donc pas les membres du conseil d’administration qui assureront la transition, mais les actionnaires eux-mêmes. Éric Bernier, notamment, ferait partie du groupe.

Décidément, les Tigres traversent l’une des périodes les plus sombres de leurs trois décennies passées dans les Bois-Francs. Il y a jadis eu la menace d’un déménagement au début des années 2000, notamment, après la conquête de la coupe du Président. Un groupe d’hommes d’affaires dirigé par Réal Breton avait tenté de mettre la main sur l’équipe. Au cours des années 90, on avait aussi craint le départ de la concession. Chaque fois, les actionnaires s’y étaient opposés à la suite d’un vote serré.

L’arrivée d’Éric Bernier à la tête de l’équipe au milieu des années 2000 avait amené plus de stabilité et plus de moyens à l’organisation pour rivaliser avec ses pairs. C’était d’ailleurs son leitmotiv. Il a cédé sa place après près de 10 ans à la tête du conseil d’administration, laissant à son gouverneur, Jean Marcotte, le choix du successeur. Celui-ci a désigné Johnny Izzi, homme d’affaires bien connu dans la région.

Son règne s’est amorcé dans le tumulte. Après son premier repêchage, le directeur général Jérôme Mésonéro a accepté l’offre de l’Avalanche du Colorado pour devenir recruteur. Ce fut le premier de nombreux chamboulement au sein de l’organisation. Quelques-uns d’entre eux, dont la démission du directeur général Daniel Fréchette pour des raisons de santé, ont été hors de son contrôle. D’autres, comme le départ d’Éric Veilleux deux mois seulement après avoir été embauché ou celui de Yanick Jean au profit des Saguenéens de Chicoutimi, se sont avérés aussi inattendus que surprenants.

Le conseil d’administration a réagi en fin de journée. Sur le site officiel de l’équipe, les membres ont salué leur président. «Les décisions prises au cours des deux dernières années de mandat de Johnny Izzi ont été entérinées par le conseil d’administration. Ces deux dernières années ont été affectées par plusieurs événements hors de notre contrôle et imprévisibles. Nous avons toujours pris les décisions dans le meilleur intérêt des Tigres, au meilleur de nos connaissances. Les membres du conseil d’administration des Tigres tiennent à souligner leur appui et à remercier M. Izzi pour ces deux années à la présidence. Nous tenons à souligner le travail colossal fait par M. Izzi dans ces situations extrêmement difficiles, et ce, tant au niveau administratif qu’hockey. Le conseil d’administration tient à rassurer ses partisans que tout sera mis en œuvre pour assurer une bonne transition à la présidence ainsi que dans les postes laissés vacants lors des derniers jours. Le conseil d’administration ne fera aucun autre commentaire sur la situation jusqu’à ce que le nouveau président soit nommé», y a-t-il été écrit.