Tigres : Charles Pellerin arrive avec un regard neuf
HOCKEY. Charles Pellerin n’a pas le physique de l’emploi, à tout le moins, pas pour un joueur de ligne défensive. Faisant face à des colosses, il parvenait néanmoins à déstabiliser la ligne offensive ennemie et à mettre de la pression sur le quart-arrière adverse. Sa vitesse lui rendait de précieux services. Son plus gros atout était surtout son tempérament bouillant, sa volonté de fer.
Encore aujourd’hui, on en retrouve des traces dans son mode de gestion. Pellerin, comme à l’époque où il était un footballeur dominant sous l’étendard des Gee-Gees de l’Université d’Ottawa, est animé par l’ardent désir de faire bouger les choses et d’aller droit au but.
«J’ai de la difficulté à me décrire. Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai très hâte que l’entraîneur-chef soit nommé», lance-t-il en rigolant, questionné à savoir s’il était toujours aussi impatient de voir des résultats.
C’est notamment cette fougue qu’il amènera à la tête du conseil d’administration des Tigres. Comme au football, le concept d’équipe prendra également une place prépondérante au sein de l’organisation.
Combiné à ses aptitudes en comptabilité, il espère redresser la barque des Félins rapidement. Il a d’ailleurs apporté dans ses valises les états financiers des dernières années chez les Tigres, que l’on sait dans une position précaire. Il les épluchera durant ses vacances estivales.
Pellerin fera parler les chiffres et posera un diagnostic afin de l’aiguiller pour la suite des choses.
«Je n’ai pas encore eu le temps de me pencher sur ce dossier. Depuis ma nomination, ça a été un feu roulant», concède-t-il.
Avant de quitter pour les vacances, il a envoyé un courriel aux membres du conseil d’administration, qu’ils souhaitent rencontrer dès son retour.
Pellerin dit être emballé par la nomination de Kevin Cloutier. «Malgré tous les qu’en-dira-t-on, j’ai rencontré quelques candidats pour le poste de directeur général. C’est sans l’ombre d’un doute avec Kevin que ça a cliqué le plus. On apprendra à se connaître davantage au cours des prochains mois, mais le fit semble excellent. On partage les mêmes valeurs. Kevin est organisé. Il a aussi le couteau entre les dents et est prêt à foncer tête première. C’est ce que je recherchais», a dit le nouveau président.
Celui-ci a non seulement été impliqué dans le monde du football au cours des dernières décennies, mais aussi dans le milieu du hockey mineur. La saison dernière, il travaillait auprès de la troupe pee-wee AAA. «J’avais cependant convenu de quitter mes fonctions, voulant lever le pied un peu. Finalement, ça n’arrivera pas cette année», poursuit-il.
Pellerin a été approché par Éric Bernier peu de temps après le départ de Johnny Izzi. Il s’est accordé quelques jours de réflexion. «Je devais évidemment en parler avec ma conjointe et mon frère, notamment», dit le père de quatre enfants.
L’homme de 41 ans dirige, avec son frangin, un important bureau de comptabilité dans les Bois-Francs. Il devait donc s’assurer de pouvoir trouver suffisamment de temps à son agenda pour les Tigres s’il acceptait le défi.
Pellerin connaît peu le monde du hockey junior. Il estime qu’il s’agit possiblement d’un avantage. Il compte s’entourer d’ailleurs, pour combler cette lacune. «J’arrive avec un regard neuf. Il est clair dans mon esprit que c’est un avantage. En fait, on ne tourne pas la page. On commence au début. Je suis le septième président de l’histoire de l’équipe. Tous ont accompli de belles choses dans cette fonction bénévole, peu importe ce qui s’est passé. Tous les présidents, y compris Johnny Izzi, ont travaillé pour le bien de l’organisation», a-t-il ajouté.
Pellerin, dès qu’il a accepté le défi, a contacté son bon ami Benoît Bélanger, directeur général des Caisses Desjardins des Bois-Francs, pour occuper le poste de gouverneur. Ce dernier a rapidement accepté le défi.
«L’objectif est d’aider l’équipe à connaître du succès. Il faut aussi avoir du plaisir et on en aura, j’en suis sûr», a-t-il avancé.
Le nouveau président dit ne pas vouloir mettre trop de pression quant aux ambitions de l’équipe au cours des deux prochaines saisons. Bien qu’il sache que la formation arrive à maturité, il préfère donner du temps à son directeur général pour évaluer sa formation.
«On n’a pas d’attentes présentement. Je sais que nous avons une équipe compétitive, mais il faudra un peu de temps pour bien analyser la situation», a-t-il avancé.
Pellerin ne sait pas encore s’il compte être à la tête de l’organisation longtemps. Éric Bernier avait régné durant une dizaine d’années. Il avait révélé plus tard qu’il aurait dû quitter plus tôt. «Je ne sais pas. Mon idée sera peut-être plus claire si on s’en reparle dans un an. On verra…», a-t-il conclu.