Philippe Chainé et sa moto, des inséparables
Le Chestervillois Philippe Chainé vit à plein gaz. À croire qu’il est né sur une moto. Rien ne peut l’empêcher de vivre sa passion, pas même ce grave accident subi en 2011. Il est passé à un cheveu d’être confiné à un fauteuil roulant après une très vilaine chute à La Tuque. Aussitôt rétabli de ses fractures vertébrales multiples, il était de retour en piste…
Il dit aujourd’hui que cette épreuve n’a non seulement pas été dissuasive de reprendre le guidon, mais elle lui a permis d’apprécier davantage chaque moment qu’il passe à brûler du carburant. Chainé n’est pas un randonneur touristique. Sa soif de performance et son esprit compétitif aiguisé lui ont permis de se hisser parmi la crème mondiale en endurocross.
Récemment, lors du prestigieux International six days of enduro (ISDE), tenu à Navarre, en Espagne, Chainé a terminé au 17e rang. Il s’agit du plus important rendez-vous annuel dans cette discipline. Il a décroché l’or dans sa catégorie (E1).
C’était sa quatrième participation à ces mondiaux d’endurance. Il y a quelques années, en Italie, il avait dû abandonner après quatre jours, une violente chute l’ayant mené à l’infirmerie. Au sommet d’une montagne, il s’est blessé sérieusement au bras. «Je me suis enrobé le bras de <@Ri>tape<@$p> électrique», se rappelle-t-il dans un portrait de la Fédération des motocyclistes de sentiers du Québec. Remontant sur sa moto, il a roulé durant deux heures pour atteindre le point de contrôle le plus près pour s’y faire soigner.
Son dernier résultat en Espagne s’est ajouté à un palmarès bien garni. Il avait pris le septième rang, l’an dernier, en Slovaquie, un coin du globe qui lui a rappelé son Québec natal avec ses montagnes et ses forêts. Il y avait obtenu la médaille d’or après avoir passé plus de 40 heures sur sa moto. Chainé avait aussi raflé la médaille d’argent lors de l’épreuve par équipe en Argentine en 2014. «C’était un dépaysement total avec le désert et les dunes. Il fallait surveiller nos pieds pour ne pas marcher sur des scorpions ou des tarentules», lance-t-il sur le site de la FMSQ.
C’est sans compter les nombreux honneurs nationaux et provinciaux qui garnissent son tableau. Chainé participe à une quarantaine d’épreuves chaque année. Fervent de compétition d’endurance, il passe plus de 200 heures sur deux roues, zigzaguant en sentiers dans la boue, la criblure et le sable, roulant sur le roc glissant, en forêt, sur les racines ou sur un sol arable durant les compétitions.
Ses motos – il en a trois – voyagent davantage. Celle qu’il a utilisée sur la péninsule ibérique a passé plus de quatre mois sur un cargo transatlantique et dans la benne d’un camion pour se rendre en Espagne. Le chemin du retour est tout aussi long.
Ce n’est rien pour le freiner, cependant, puisqu’il en a deux autres, bien huilées et prêtes à conquérir son prochain défi, dans son garage chestervillois. Elles franchiront la douane américaine prochainement. Chainé participera à plusieurs épreuves du circuit états-unien GNCC, reconnu pour être particulièrement rapide et beaucoup moins technique que les parcours européens.