«On ne veut pas être ce genre d’équipe»

Olivier Tremblay a été suspendu sept matchs par le préfet de discipline de la Ligue de hockey junior majeur du Québec Raymond Bolduc. Chez les Tigres, la nouvelle n’a surpris personne. La bible des règlements n’a pas de zone grise pour ce genre de geste. Un gardien qui livre un combat est passible d’une suspension de cinq rencontres. À cela, Tremblay a écopé de deux matchs supplémentaires pour avoir dardé Matthew Newbury, des Voltigeurs de Drummondville.

«Olivier est conscient des gestes qu’il a posés. Il doit maintenant faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Ce n’est pas bon uniquement pour lui, mais aussi pour les autres. Il faut éviter les gestes de frustration», a souligné le pilote des Tigres.  

D’ailleurs, Louis Robitaille a rappelé à ses protégés l’importance de doser leurs émotions, mardi, lors de l’entraînement. «Angry without anger!», a-t-il martelé en anglais. Le pilote de l’équipe, en français, a par la suite expliqué qu’il souhaite voir sa troupe jouer avec le couteau entre les dents, sans cependant qu’elle soit trop émotive ou frustrée.

«On a mis le doigt sur le problème! On va maintenant tâcher de le régler. On a fait des progrès aujourd’hui (mardi). L’objectif est de continuer d’avancer et de ne pas avoir à répéter demain», a-t-il poursuivi sur la glace, visiblement irrité par l’éthique de travail variable de ses protégés depuis un certain temps.

Robitaille veut ultimement que sa troupe joue avec rythme, intensité, robustesse et intelligence. «Il faut trouver une façon d’avoir une motivation tous les soirs de jouer avec intensité, sans mettre en jeu les émotions. On doit être fâché, sans être émotif. Brandon Gallagher, Brad Marchand et Patrick Kane, entre autres, le font très bien. On sent leur plaisir à pratiquer un style de jeu intense. C’est ce qu’il faut retrouver ici», a-t-il dit.

Ancien agitateur aimant déranger l’adversaire et jetant les gants sans réserve, Robitaille se défend d’inculquer ce style de jeu chez les Tigres. Il ne l’encourage pas, selon lui. Au contraire, il souhaite que ses joueurs affichent plus de retenue à ce chapitre. Les Tigres figurent parmi les leaders du circuit Courteau en ce qui a trait au nombre de bagarres livrées.

«Michel Therrien a toujours eu des équipes robustes. Était-il ce genre de joueur? Non. Lindy Ruff et Jared Bednar étaient des joueurs très physiques. Ils ne dirigent pourtant pas des équipes particulièrement robustes. Mon style de jeu comme joueur n’a rien à voir avec l’identité que l’on veut donner aux Tigres. On ne demande pas aux joueurs de se battre, mais plutôt de jouer avec intensité et de compétitionner», a-t-il dit.

Robitaille ne se gêne pas pour dire qu’il n’a pas apprécié voir Olivier Tremblay s’en prendre à l’adversaire, dimanche dernier, face aux Voltigeurs de Drummondville. Il n’a pas aimé voir James Phelan jeter les gants en fin de match alors que la victoire était hors de portée.

«S’il y a des bagarres dans le feu de l’action pour le bien de l’équipe ou protéger un joueur, je n’ai pas de problème avec ça. Si c’est toutefois parce qu’on tire de l’arrière et qu’on est frustré, c’est autre chose. Je ne veux pas que les Tigres soient reconnus comme ce genre d’équipe, celle qui fait des gestes stupides. On est rendu en 2016. Le hockey a bien changé depuis mon temps. On ne veut pas être ce genre d’équipe», a-t-il insisté.

En l’absence de Tremblay, les Tigres ont rappelé Tristan Côté-Cazenave, des Grenadiers de Châteauguay, au niveau midget AAA. Robitaille a confirmé qu’il souhaitait lui faire voir de l’action durant la suspension. Il s’agit également d’une chance en or pour James Povall de démontrer son savoir-faire, estime l’entraîneur.

«Olivier connaissait ses meilleurs moments de la saison. C’est dommage, mais on n’y peut rien. Il a appris à la dure. Il a reçu une bonne tape sur les doigts. On lui a clairement dit qu’on ne voulait pas de ça ici», a-t-il conclu.