Même après 26 ans, Robert Gingras a toujours le feu sacré
SAINT-CHRISTOPHE-D’ARTHABASKA. Dans le monde de la motoneige sur l’eau, le nom de Robert Gingras n’a plus besoin de présentations. Le coureur de Princeville, qui est présent depuis le jour 1 du circuit en 1988, s’amuse encore comme un adolescent, malgré ses 49 ans bien sonnés.
Présent à Saint-Christophe-d’Arthabaska pour participer au Championnat nord-américain de motoneige sur l’eau, dans le rang Chicago, il a reculé le temps d’un quart de siècle afin de discuter sur l’évolution du sport et de sa popularité grandissante.
Mais avant, Gingras a raconté comment la piqûre pour ce sport lui est venue. «J’étais concessionnaire Bombardier et l’hiver est notre grosse saison. On est très occupé et on ne peut pas pratiquer de motoneige durant cette période, car on travaille tout le temps. Quand André (Fortier, le promoteur de l’événement) est venu avec l’idée de courir sur l’eau, j’ai embarqué. C’était un excellent moyen pour moi de compenser.»
Il a fait carrière aux États-Unis, endroit où le sport a vu le jour. Avec son bon ami et promoteur, il a parcouru la côte Est américaine, notamment à Watertown, à une demi-heure de Syracuse, dans l’état de New York. Il était d’ailleurs le plus expérimenté des coureurs avec ses 17 ans d’ancienneté.
«C’est très plaisant de rivaliser avec nos voisins du Sud. Le circuit américain est prestigieux et on est toujours bien accueilli là-bas. De plus, le fait d’avoir une confrontation États-Unis/Canada augmente le niveau de compétitivité», a-t-il laissé entendre.
Une différence notoire entre les concurrents des deux pays vient au niveau des budgets, qui sont illimités de l’autre côté de la frontière. Gingras mentionne que pour eux, avoir une motoneige de 40 000 $ et devoir la changer le lendemain est routinier, ce qui est tout le contraire ici.
«Avec toutes les calibrations qu’il faut effectuées selon les pistes, on y met énormément d’heures et lorsqu’on change des pièces, elles sont toujours neuves. Même si on vient qu’à avoir de bons prix pour elles, ça devient très dispendieux, ce que les Américains ne se soucient pas», a-t-il complété.
Une popularité aux quatre coins de la province
Avec son bagage qui s’échelonne sur trois décennies, Robert Gingras est le mieux placé pour échanger sur la croissance de la motoneige sur l’eau au Québec. Ce dernier a été en mesure de constater son évolution dans la province.
De ses premiers constats, outre les changements au niveau des machines, qui sont mieux adaptées, plus légères et plus performantes, le fait d’avoir exporté le produit aux quatre coins de la province a donné une poussée de croissance significative au sport.
«Je me souviens que dans les premières années, on pouvait n’être qu’une dizaine de coureurs. Maintenant, le nombre d’inscriptions a quintuplé et il s’est formé des groupes au Lac-Saint-Jean, en Abitibi et un peu partout ailleurs, ce qui a aidé à sa popularité», a-t-il expliqué.
Ayant toujours le feu sacré, il espère être en mesure de le voir atteindre des sommets d’ici les prochaines années. Même s’il a pris sa retraite l’an dernier des circuits américains, il sillonnera la province pour prendre part à quelques tranches du circuit québécois. Comme certains coureurs l’ont avancé, «la légende» n’a pas encore dit son dernier mot!