LHJMQ : des contrats truffés de clauses et de bonis
HOCKEY. Les temps ont bien changé dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, le traitement réservé aux joueurs vedettes aussi.
En raison des excès de certaines formations, souvent de gros marchés, la Ligue canadienne de hockey a réglementé chacune des clauses encadrant les conditions des patineurs. On a limité, au fil des ans, le droit d’ajouter des bonis à la performance. La bonification des bourses d’études a aussi été restreinte, histoire de donner à tous les marchés une chance équitable de rivaliser.
Il y a quelques années, même les petits marchés ont dû trouver une façon d’allonger quelques dollars supplémentaires pour pouvoir attirer la crème. Les Tigres n’y ont pas fait exception.
Mercredi, un site internet obscur, le www.chlpa.com, disant avoir la mission de défendre les intérêts des joueurs de la Ligue canadienne de hockey, mais dont la crédibilité est difficilement vérifiable, a publié l’entièreté du contrat qui avait lié les Tigres à son marqueur Brandon Hynes en 2008. Hynes venait d’être réclamé en première ronde, troisième au total, lors des assises. Le joueur de Terre-Neuve avait plusieurs exigences afin d’accepter d’évoluer à Victoriaville, Les Tigres n’ont eu d’autres choix que d’obtempérer.
Dans son contrat, on peut y lire que l’équipe s’engageait à doubler sa rétribution hebdomadaire durant toute la saison. L’équipe lui a également offert de bonifier la bourse d’études standard de la LHJMQ (16 000 $ à l’époque) de 12 000 $.
Hynes touchait 500 $ en prime s’il était nommé joueur de la semaine, que ce soit dans la LHJMQ ou dans la CHL. Il aurait touché 2000 $ s’il avait été nommé joueur de l’année au Canada, 1000 $ s’il avait été le joueur le plus utile au Québec, 1000 $ s’il avait été élu au sein de la première équipe d’étoiles du circuit Courteau et 500 $ pour la deuxième. Jamais repêché dans la Ligue nationale de hockey, on lui avait promis 5000 $ s’il avait été réclamé en première ronde, 2500 $ s’il avait été choisi en deuxième ronde, 1500 $ pour les rondes 3 à 5 et 1000 $ s’il avait été réclamé lors des rondes 6 à 8. Une participation au championnat mondial junior avec l’équipe nationale lui aurait valu 1000 $. L’entente était assortie d’une clause de non-échange.
Les Tigres s’étaient aussi engagés à remettre à Hynes une compensation annuelle de 2000 $ pour son entraînement d’été. Sur le plan promotionnel, l’équipe avait garanti au hockeyeur qu’il serait mis en valeur, tant dans le plan de communications qu’au niveau marketing, et ce, à titre d’espoir de la Ligue nationale de hockey.
L’équipe s’engageait aussi à payer pour la visite des parents du joueur et à couvrir tous les frais, trois fois par année, jusqu’à concurrence de 12 jours.
Ces ententes étaient monnaie courante à l’époque dans chacun des 60 marchés de la Ligue canadienne de hockey. Évidemment, tous ne bénéficiaient pas d’un tel traitement. Il était réservé aux joueurs de premier plan.
Hynes a disputé quatre saisons avec les Tigres. Marqueur naturel, il a touché la cible 18 fois à son année recrue. Il a par la suite connu des saisons de 41, 33 et 42 buts. Il a terminé son stage junior à 20 ans, partageant son temps entre Bathurst et Val-d’Or.