Les Tigres veulent être meilleurs devant leurs partisans

Dès qu’il a pris les commandes des Tigres, le directeur général Kevin Cloutier ne s’est pas gêné pour dire que parmi ses priorités figuraient les performances de l’équipe à domicile. L’entraîneur-chef Louis Robitaille a renchéri, affirmant qu’il voulait que l’Amphithéâtre Gilbert-Perreault devienne un milieu hostile pour l’adversaire.

Si les dirigeants des Tigres en font une priorité, c’est notamment pour donner des arguments à leur département marketing. La défaite n’attire pas les foules. Il n’y a pas meilleure autopromotion que celle de la victoire ou de la performance spectaculaire devant les siens.

L’avantage de la glace peut également devenir un atout de taille en séries éliminatoires. Encore faut-il être en mesure d’en tirer profit. Au cours des trois dernières années, les Tigres ont savouré la victoire 50 fois en 102 rencontres disputées à leur domicile. Il faut remonter aux saisons 2011-12 et 2012-13 pour voir les Victoriavillois être véritablement maîtres chez eux. Au cours de ces deux campagnes, Yanick Jean et ses ouailles ont remporté 43 matchs en 68 affrontements au Colisée Desjardins.

Jusqu’ici cette saison, les Félins n’ont pas eu la main heureuse à domicile. En trois matchs, ils n’ont savouré la victoire qu’à une seule occasion, le 1er octobre dernier, par le pointage de 7 à 5 contre les Foreurs de Val-d’Or. «Il est vrai qu’on doit être meilleur à la maison», reconnaît l’entraîneur-chef Louis Robitaille.

Celui-ci est cependant loin d’appuyer sur le bouton de panique. Il n’est pas préoccupé outre mesure par cette situation. Il répète qu’à ce point-ci de la campagne, il accorde plus d’importance à la façon de jouer qu’aux résultats. «Et il y a bien des choses que l’on fait bien et des aspects où l’on progresse. Tout n’est évidemment pas parfait. Je n’ai pas été embauché par les Tigres parce que tout allait bien», commente-t-il.

Face à l’Armada de Blainville-Boisbriand lundi dernier (défaite de 2 à 1), les Tigres étaient terrassés par un virus. Pascal Laberge, Vincent Lanoue, Félix Lauzon et plusieurs autres de leurs coéquipiers étaient souffrants. Le défi était de taille. Les Tigres sont néanmoins parvenus à livrer une chaude lutte à leurs adversaires. «Ce fut un match de séries», a soulevé Robitaille. Ce dernier a vanté la qualité du jeu défensif de l’Armada, reconnue pour fermer le jeu lorsqu’elle prend les devants. Samuel Montembeault figure aussi parmi les meilleurs portiers du circuit. «Il est rare que cette équipe alloue plus de deux buts par match», soulève Robitaille. Celui-ci a apprécié la façon dont sa troupe a répondu. Elle aussi a limité les chances de marquer concédées. En infériorité numérique, elle n’a donné que des miettes à l’adversaire tôt dans la rencontre.

La patience est de mise

L’attaque massive des Tigres figure parmi les meilleures du circuit cette saison. L’équipe possède une force de frappe redoutable. «À cinq contre cinq, c’est cependant plus difficile offensivement. On semble se fier trop à l’attaque massive pour marquer des buts», reconnaît le pilote.

En effet, les gros canons de l’équipe éprouvent des ennuis à forces égales. Alexandre Goulet, Pascal Laberge, Maxime Comtois, James Phelan et Ivan Kosorenkov n’ont pas encore pris leur vitesse de croisière. On semble parfois vouloir en faire trop avec la rondelle. Les tentatives échouent la plupart du temps.

«Il faut être patient. Il faut une période d’adaptation et c’est normal. On pense parfois que ce sera plus facile parce qu’on est plus vieux, qu’on a plus d’expérience, mais ce n’est pas le cas…», a souligné Robitaille. Certains de ses protégés sont tombés dans ce piège. Ce n’est qu’une question de temps avant que la plupart d’entre eux retrouvent leurs repères, selon l’entraîneur. Pour favoriser leur éclosion, Robitaille prône la simplicité. Il suggère d’éviter les jeux risqués comme on en voit trop depuis l’ouverture de la campagne.

Robitaille a lancé, au cours des derniers matchs, quelques messages. Pascal Laberge a notamment été invité par son entraîneur à purger une pénalité de quatre minutes lors du périple à Baie-Comeau. Lundi, contre l’Armada, certains ont aussi sauté leur tour à quelques reprises. Robitaille n’utilise cependant pas la méthode forte. Il met des gants blancs.

«L’effort est au rendez-vous. Les joueurs appliquent bien les consignes. Par exemple, on est tombé dans le piège de l’indiscipline à Baie-Comeau. On a alors demandé plus de discipline le match suivant. C’est ce que les gars ont fait. On a changé notre approche de l’échec avant. Les joueurs ont bien répondu», a-t-il dit.

Robitaille aimerait certes avoir empoché quelques points supplémentaires au classement. Il demeure convaincu, toutefois, que de trop se concentrer sur les résultats serait une grave erreur dans la préparation des siens pour les séries.