Les actionnaires des Tigres montrent la porte de sortie au président Izzi
HOCKEY. Les Tigres sont devenus le feuilleton le plus populaire du monde du hockey junior québécois. Les derniers mois ont offert de nombreux épisodes de divertissement aux amateurs. Et ce n’est pas sur la glace que sont survenues les intrigues les plus abracadabrantes.
Après le départ d’un premier directeur général, devenu recruteur pour le compte d’une équipe de la Ligue nationale de hockey, on a ramené l’entraîneur-chef congédié quelques semaines plus tôt pour le remplacer. Celui-ci, quelques mois plus tard, a déserté l’équipe pour rejoindre la formation de son patelin, plus au nord. Celui-ci a ensuite été remplacé par l’entraîneur des gardiens de but, qui a démissionné pour des raisons de santé.
Voilà qu’on a embauché un entraîneur vedette, Éric Veilleux, pour occuper les doubles fonctions plus tôt cet été. Deux mois plus tard, à cinq semaines du camp d’entraînement, celui-ci était promu dans la Ligue américaine de hockey. Entretemps, le gouverneur de longue date de la formation a démissionné avec fracas à la suite d’une mésentente avec son président, notamment sur le congédiement de l’entraîneur-chef Bruce Richardson. Tout cela, en deux ans à peine.
Mardi soir, les Tigres y sont allés du revirement le plus fracassant et le plus spectaculaire jusqu’ici, guillotinant leur président, Johnny Izzi.
Quelques actionnaires de l’équipe se sont réunis d’urgence, lundi soir, plusieurs d’entre eux n’appréciant pas la tournure des événements au sein de l’organisation. On y a voté le départ unilatéral du président. Celui-ci a appris la nouvelle mardi, en après-midi.
Du coup, les Félins se sont retrouvés sans président, sans gouverneur, sans directeur général et sans entraîneur-chef, et ce, à moins d’un mois du début du camp d’entraînement, d’autant plus que les deux prochaines saisons sont considérées comme étant possiblement les plus importantes de l’histoire de la concession.
Si le départ d’Éric Veilleux la semaine dernière avait laissé droit à une scène cataclysmique, celui de la démission du président a eu des allures apocalyptiques. Au sein même de l’organisation, c’était la désorganisation la plus totale. Les employés de l’équipe ont appris la nouvelle via les médias sociaux. La plupart des membres du conseil d’administration souhaitaient que M. Izzi reste en poste. Les actionnaires en ont cependant décidé autrement.
Véritable bombe dans le monde du hockey, la toile s’est enflammée à la suite de l’annonce. Certains se sont interrogés à savoir si les autorités de la LHJMQ ne devraient pas jeter un œil de plus près sur la situation des Tigres. D’autres ont parlé de déroute. Certains, dont le président du comité du 30e anniversaire de l’équipe, Pascal Lévesque, ont plutôt dit espérer profiter de cette situation pour repartir du bon pied, et ce, une fois pour toutes.
N’ayant plus de président, les Tigres sont désormais dirigés officiellement par le conseil d’administration. Officieusement, c’est plus nébuleux. On annoncera, au cours des prochains jours, l’identité du nouveau président. Il est possible que certains membres du conseil d’administration, les plus fidèles au président démissionnaire, le suivent dans un geste de solidarité.