L’entraîneur François Tardif s’est éteint
Le milieu sportif de Victoriaville et sa région est en deuil. François Tardif, une image marquante du soccer local et régional, s’en est allé. C’est sa fille Audrey qui a partagé cette triste nouvelle, vendredi (5 janvier), sur le réseau social Facebook.
« C’est difficile de te dire au revoir. Tu es parti trop tôt… Tu as été un modèle de courage. Le combat que tu as mené n’était pas juste, mais tu te seras battu jusqu’au bout, la tête haute… Tu nous as quittés en paix, serein, fier et c’est ce qui m’apaise un petit peu… », a-t-elle exprimé.
François Tardif a été diagnostiqué d’un cancer de la prostate le 13 février 2020. Il était alors âgé de 63 ans. Malgré la maladie, il a continué à diriger des équipes de soccer. Il l’a fait durant plus d’une quarantaine d’années. S’il a accompagné des équipes masculines, il a surtout piloté des clubs féminins, et ce, dans diverses catégories, notamment au sein de l’organisation de l’Optimum, mais également sur la scène collégiale avec les Vulkins de Victoriaville.
Pour lui, le soccer était plus qu’un sport. C’était un mode de vie. Par cette discipline, il tenait à transmettre des valeurs à ses joueurs et joueuses. Il a d’ailleurs orchestré de nombreux voyages à l’étranger, en Europe entre autres, pour permettre aux jeunes de vivre des expériences humaines, le soccer servant alors de prétexte.
Il a marqué plus d’une génération. Les témoignages sur les réseaux sociaux sont d’ailleurs nombreux. « Le départ de François est tellement douloureux. C’était mon coach…celui qui a eu tant d’importance dans ma vie. Un homme qui a été plus que significatif pour moi. J’ai rarement croisé quelqu’un d’aussi passionné par le soccer que Frank. Il était plus qu’investi pour son équipe. Il nous a inculqué de belles valeurs qui me servent encore aujourd’hui comme maman, amie et même au travail. Ta passion m’a donné le goût de coacher à mon tour et de m’investir pour les jeunes et puis quelques années plus tard de faire le métier que je fais aujourd’hui… Cet été, de revenir au jeu après plusieurs années d’absence a été la meilleure décision. Avoir la chance de jouer pour toi une dernière fois était un privilège immense. Je ne l’oublierai jamais ce dernier match. Il aura été tellement émotif. Tu étais tellement dans mes pensées. À travers ces années comme joueuse, tu m’as permis de prendre confiance en moi. Tu as su vite me comprendre et tu savais exactement quoi me dire pour faire sortir le meilleur de moi-même. Tu m’as fait grandir énormément. Merci pour ton côté rassembleur qui a fait de nous, notre équipe, mes amies les plus précieuses encore à ce jour… Repose en paix Frank », a écrit Jessica Lavallée.
« Si tu coaches là-bas autant de personnes que tu as coachées ici, tu ne t’ennuieras pas! Mais tu peux quand même prendre un petit break entre tes deux carrières pour souffler un peu. Tu l’as bien mérité. Comme si c’était hier… Avec mon plus grand respect pour la personne que tu es et que tu as toujours été. Un bâtisseur de petites âmes un peu mêlées, qui avaient besoin d’être orientées, motivées, estimées, appuyées, entraînées, parfois réprimandées, mais toujours pour faire émerger la meilleure version de nous-mêmes et pour garder le groupe uni. Un rassembleur avec une éthique de travail rigoureuse… On le dévalisait le buffet de desserts au chocolat aux States! Hein Frank!? Juste un autre petit pour la route! J’irai t’en porter un, un jour », a partagé Julie Veilleux, une autre joueuse qui a évolué sous les ordres de « Monsieur Soccer » à Victoriaville.
Malgré la maladie au cours des dernières années, François Tardif est demeuré fort actif et il a tenu à sensibiliser les hommes au cancer de la prostate. Il a notamment agi comme porte-parole du Défi moustache pour mon CH de la Fondation RSTR et plus précisément du fonds Gilles-Rousseau, destiné particulièrement aux cancers masculins. Il accordait une grande importance à la recherche dans l’espoir que certains aient la chance de s’en sortir. Un engagement à son image, lui qui a toujours mis l’humain au cœur de sa vie.