L’art de planifier une carte de boxe
Pendant que les boxeurs livraient leur combat sur le ring, Ann Sawyer, elle, venait de terminer le sien. Celui de planifier la carte de la soirée.
La directrice de l’Académie de boxe olympique a passé le dernier mois à répondre à plusieurs courriels et messages Facebook en plus des nombreux téléphones qu’elle a dû faire pour boucler le premier gala de la saison de la formation victoriavilloise.
Planifier une carte n’est jamais facile et parfois les autres clubs peuvent être très collaboratifs. Parfois, pas du tout. Au cours des dernières semaines, la directrice a envoyé à une douzaine de clubs des alentours la liste des pugilistes du club K096 en espérant dénicher d’autres boxeurs qui les affronteront.
Sur la liste en question, les noms des boxeurs n’y figuraient pas toujours. Il y avait leurs poids, leur âge, leur catégorie et leur nombre de combats auxquels ils ont pris part. Pourquoi les noms n’y étaient pas? Car il faut savoir que la boxe est un petit milieu et que très rapidement, tout le monde se connaît.
«Ton gars est trop fort et ça ne me tente pas qu’il affronte le mien.» Voilà le genre de réplique qu’il est possible d’entendre dans ce milieu. C’est pourquoi il est préférable de ne pas toujours divulguer le nom des boxeurs dès les premières approches d’un futur combat.
Pour cette première carte de la saison, le club K096 a échangé avec six équipes et cinq de la quinzaine de combats opposaient des adversaires qui ne provenaient pas de la région. Dans de pareilles circonstances et puisqu’il s’agissait de la carte que présentait l’Académie de boxe olympique, c’était à la directrice d’orchestrer les combats entre les pugilistes des clubs visiteurs.
À tout cela, il faut ajouter que les listes des boxeurs ne sont pas toujours à jour. Par exemple, il peut être écrit qu’un pugiliste pèse 140 livres, mais qu’en réalité, il en pèse dix de plus. Cela s’est déjà produit par le passé et c’était lors de la pesée d’avant combat que l’écart de poids a été constaté.
Dans de telles situations, ce sera la Fédération québécoise de boxe olympique (FQBO), présente à tous les galas, de décider si le combat aura lieu ou non.
Si l’écart dépasse dix livres, alors le combat a de fortes chances d’être annulé. En revanche, il se peut que l’affrontement ait lieu, mais le combat sera alors considéré comme un défi et les deux boxeurs se verront automatiquement ajouter une victoire à leur fiche.
«Les boxeurs vont se donner quand même, a assuré la directrice. Par contre, l’arbitre va parfois les avertir durant le combat d’y aller plus mollo, car il s’agit d’un combat défi.»
Pas à l’abri d’un changement
Il n’est pas rare qu’une carte de boxe subisse quelques changements, et ce, à la dernière minute. Pour le premier gala de la campagne 2016-2017, le combat opposant Alec Lafond du club K096 à Rémi Bélanger de Saint-Hyacinthe a été annulé à moins de 24 heures du jour J. Bélanger s’étant blessé à l’entraînement.
La directrice a bien essayé de trouver un remplaçant en contactant plusieurs clubs de boxe, mais en vain. Rares sont les clubs qui veulent envoyer l’un de leurs poulains sans préparation.