La sociométrie au service des Tigres
HOCKEY. La vive compétition dans le milieu sportif a toujours poussé au dépassement, à l’évolution et parfois même aux révolutions. Les athlètes d’aujourd’hui sont désormais surentraînés comparativement à ceux d’il y a dix ans. Il y a quelques décennies, l’usage des produits du tabac était même permis dans les vestiaires d’équipes professionnelles, ce qui serait impensable de nos jours. Guy Lafleur disait, à l’époque, que les camps d’entraînement servaient de période de remise en forme. Maintenant, quiconque veut demeurer dans le coup doit s’activer intensément durant la pause estivale.
L’équipement s’est perfectionné afin d’accroître la performance. On est passé d’un bâton à lame droite en bois à une tige en carbone moulée d’une seule pièce, augmentant la puissance et la précision des tirs. Les gardiens ont répliqué avec l’usage de pièces d’équipement plus imposantes et plus légères.
La gestion des équipes a également évolué. Au cours des dernières années est apparu l’usage des métadonnées et des statistiques avancées pour aider les hommes de hockey à évaluer leurs effectifs et dénicher la perle rare. Inspirée du baseball professionnel, cette façon d’évaluer les athlètes a fait froncer les sourcils de plusieurs recruteurs expérimentés issus de la vieille école. Les Coyotes de l’Arizona ont été les premiers, l’été dernier, à faire confiance à l’un de ses spécialistes des mathématiques du sport en lui confiant le poste de directeur général.
Les équipes professionnelles ont commencé à pousser la note un peu plus loin, récemment, faisant appel à des spécialistes des relations interpersonnelles au sein d’un groupe. L’entraîneur-chef des Tigres, Louis Robitaille, a emboîté le pas. Dans quelques semaines, le spécialiste de la sociométrie Pierre Villemure fera un arrêt dans les Bois-Francs pour évaluer les joueurs. Ceux-ci seront soumis à un test afin de mieux cerner leur personnalité.
Avec ces données, l’expert sera en mesure d’identifier les meilleurs leaders… et ceux qui risquent d’altérer la chimie au sein du groupe. Les conclusions qui seront tirées permettront au personnel d’entraîneurs des Tigres d’être mieux outillés afin d’améliorer l’esprit d’équipe, un intangible combien important pour connaître du succès.
Robitaille n’est pas le premier à faire usage des services de Pierre Villemure, qui a déjà honoré plusieurs contrats avec des formations professionnelles. Guy Boucher a fait appel à ses services, notamment. Dominic Ricard, lorsqu’il était le directeur des Voltigeurs de Drummondville, était aussi l’un de ses bons clients.
Robitaille n’a pas caché qu’il apprivoisait encore sa nouvelle équipe. Il tente encore d’identifier les meneurs du groupe et de mieux connaître les individus qui composent sa formation. Dans quelques semaines, il aura, notamment, à broder la lettre «A» sur quelques-uns des uniformes des Tigres pour seconder le capitaine Tristan Pomerleau.