La glue line pour insuffler de l’énergie à l’équipe

Louis Robitaille l’appelle sa glue line, parce qu’elle agit comme un agent de liaison entre les autres trios de l’équipe. Dès que l’entraîneur sent un relâchement ou a l’impression que sa troupe a besoin d’une étincelle, il envoie cette unité dans la mêlée.

Cette force spéciale des Tigres s’avère le quatrième trio, composé de Félix Meunier, Antoine Lessard et de Danyck Calgaro. À l’image des Marines dans l’armée américaine, on utilise leurs services pour remplir des missions précises, souvent ingrates, parfois même délicates. Ils doivent déranger l’adversaire, s’impliquer physiquement et insuffler de l’énergie.

«Et ce que j’aime beaucoup d’eux, c’est qu’ils peuvent aussi générer de l’offensive», lance d’entrée de jeu l’entraîneur-chef. En effet, Meunier totalise quatre points, dont deux buts, en huit rencontres. Lessard et Calgaro, quant à eux, sont toujours à la recherche de leur premier point cette saison. Qu’à cela ne tienne, il ne s’agit pas de leur objectif principal.

Il est devenu habituel que leurs présences sur la glace dégénèrent en escarmouches après le sifflet. Les trois, particulièrement Calgaro, se font un malin plaisir à tarabuster l’adversaire, espérant le provoquer, le faire sortir de ses gonds et, ultimement, l’attirer vers le banc des pénalités. On n’entend pas les échanges verbaux sur la surface glacée, mais à voir la réaction des joueurs, on devine qu’ils ne sont pas tendres dans leurs propos. Il s’agit évidemment d’un vieux piège dans le monde du hockey. Il peut cependant se retourner contre son instigateur.

«Toutes les équipes ont besoin d’une ligne comme celle-ci pour connaître du succès. Elle apporte un élément essentiel à notre réussite. C’est un rôle qui n’est pas facile à jouer. Parfois, ça peut se retourner contre nous. Il faut apprendre à gérer ces situations. Lorsque je jouais, ça faisait partie de mon rôle. Je n’hésite donc pas à leur parler de mon expérience. Il faut savoir s’adapter rapidement. On doit regarder le tableau indicateur, notamment, pour s’assurer d’agir au bon moment», explique Robitaille.

En effet, l’ancien défenseur de 34 ans a jadis campé ce rôle durant de nombreuses années. Il a appris, au fil des ans, a géré ces situations pour créer une certaine tension sur la patinoire, tout en évitant les débordements. Jusqu’ici, Calgaro, Meunier et Lessard s’acquittent bien de leur tâche. Ils ne sont de toute évidence pas sur la glace pour se lier d’amitié avec l’adversaire. Ils donnent du fil à retordre aux officiels.

«Si on a besoin de réveiller les gars ou changer le momentum, on les utilise. Des joueurs affiliés comme Samuel Beck ou Cédric Desruisseaux ont aussi bien rempli cette tâche plus tôt cette saison», a-t-il partagé.

Ce style de jeu a déjà valu un match de suspension chacun à Lessard et Calgaro depuis l’ouverture de la campagne.