Jessy Lacourse rate les mondiaux par une seconde

ATHLÉTISME. Une seconde, ce n’est rien dans une vie. Le temps qu’il faut pour un cillement de paupières, un battement d’ailes, une foulée. Rien d’énorme, mais c’est pourtant ce qui a séparé la Victoriavilloise Jessy Lacourse de son objectif. C’est ce qui l’a privé d’une participation au championnat mondial junior d’athlétisme, qui se tiendra dès le 19 juillet, à Bydgoszcz, en Pologne.

Son rêve s’est envolé à cause de 1,03 seconde au 3000 mètres, puis de 1,24 seconde au 3000 mètres steeple. Athlétisme Canada sélectionnait les deux meilleures au pays, classées selon leur meilleure performance de trois standards.

Lacourse souhaitait ardemment participer à la plus grande compétition internationale de l’année dans sa catégorie (moins de 20 ans), d’autant plus qu’elle fera le saut au niveau senior l’an prochain.

«J’étais tellement près. Je dois cependant passer à autre chose. Ce n’est pas grave», lance-t-elle, cachant mal sa déception.

La Québécoise Catherine Beauchemin, avec qui elle échange le record provincial sur 3000 mètres steeple depuis plus d’un an, l’a devancé sur la photo d’arrivée. L’Ontarienne Charlotte Prouse a pris le premier rang du classement national, enregistrant un temps sous la barre des 10 minutes.

Sur 3000 mètres, la Victoriavilloise a terminé cinquième au classement canadien. Les Ontariennes Shona McCulloch et Christiane Konstantopoulos représenteront le pays en Pologne. «Ça termine plutôt mal mon parcours junior. C’est décevant. J’aimerais que le processus de sélection soit différent. Je préfèrerais une seule qualification. C’est dans cette formule que je performe le mieux», poursuit Lacourse.

Histoire de s’en remettre rapidement, elle peut se consoler en se disant qu’elle figure parmi les invités à une tournée européenne, la semaine prochaine. Athlétisme Canada lui permettra de prendre part à une série de compétitions internationales au cours du mois de juillet. Le périple s’amorcera en Belgique.

Ce n’est pas aussi prestigieux que le championnat mondial junior, mais ça lui permettra de vivre des compétitions d’envergure, plutôt rares à cette période-ci de l’année en Amérique du Nord.

«Au Québec, il n’y en a pas. Au Canada, il y en a peu. Il faut vraiment aller ailleurs, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, pour vivre des compétitions d’envergure qui nous permettent de progresser davantage», a-t-elle partagé.

Elle a reçu cette invitation le week-end dernier, à Edmonton, alors que s’y tenait le championnat canadien. Elle y a ramené une médaille d’argent au 3000 mètres. La veille, elle avait connu une sortie plus difficile au 3000 mètres steeple, même si elle a également pris le deuxième rang. Elle a accusé environ 25 secondes de retard sur la gagnante… Catherine Beauchemin.

«Ça a vraiment mal été lors de cette course. J’ai passé la journée à regarder les compétitions dans les estrades. Je ne me suis possiblement pas suffisamment hydraté. J’avais les bras et les jambes lourdes lors de ma course. Je voulais vraiment me reprendre le lendemain au 3000 mètres pour être fière de mon week-end», a-t-elle relaté. C’est ce qu’elle a fait, décrochant une seconde médaille d’argent, mais beaucoup moins amère en bouche.

Optimiste de nature, Lacourse regarde désormais vers l’avant. Elle souhaite maintenant reprendre son record québécois que lui a ravi Beauchemin récemment. Son expérience à Edmonton, où avaient aussi lieu les essais olympiques, lui a permis de voir à l’œuvre la crème au pays, ceux qui prendront part aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Ça lui a donné encore davantage la piqûre, dit-elle. «Ça m’a donné envie de travailler encore plus fort pour courir à leurs côtés et être aussi fière qu’elles à la fin de la course», a-t-elle conclu.