« Il va jouer au niveau professionnel un jour »

Pier-Olivier Roy n’est peut-être pas le défenseur le plus flamboyant, mais son efficacité n’est pas moindre, bien au contraire. Il est l’une des pièces maîtresses des succès des Tigres de Victoriaville.

À sa troisième campagne dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), le hockeyeur originaire d’Adstock produit à un rythme impressionnant. Il occupe le second rang des pointeurs chez les défenseurs du circuit avec 29 points en 26 rencontres. Cette récolte est déjà supérieure à celle de la saison dernière, où il avait inscrit 26 points en 66 duels. Son rôle de quart-arrière sur le jeu de puissance des Tigres, qui roule à un taux d’efficacité de 27%, a certainement un mot à dire sur sa production. « La clé est de ne pas forcer le jeu et les passes en avantage numérique. On doit bouger rapidement la rondelle et surtout au bon moment. Je suis heureux de récolter ma part de points. L’an dernier, je créais offensivement, mais la rondelle ne finissait pas souvent dans le but. C’est tout le contraire cette année. Je suis chanceux que mes coéquipiers complètent les jeux et ça fait du bien », a-t-il souligné.

Depuis son arrivée avec l’équipe à 16 ans, il est utilisé à toutes les sauces par le groupe d’entraîneurs. Le principal intéressé apprécie cette marque de confiance. « C’est plaisant d’être utilisé autant. Je dois simplement bien gérer mes énergies et avoir de bonnes habitudes. Je continue de prendre soin de mon corps. Ça va bien présentement, alors je n’ai qu’à bâtir là-dessus. »

Par contre, sur la patinoire, il met son corps à rude épreuve en bloquant un nombre incalculable de lancers. « Je me sacrifie beaucoup pour l’équipe. Je le fais pour mes deux gardiens de but qui sont incroyables depuis le début de la saison. Je leur rends la pareille et je suis heureux de pouvoir contribuer de cette façon. »

Un jeune vétéran

Roy complète un excellent duo avec la recrue de 17 ans, Samuel Kingsley. « C’est un excellent défenseur. Je le prends sous mon aile, même si nous n’avons qu’un an de différence. J’aime vraiment jouer avec lui. C’est son intelligence qui le distingue des autres. »

Outre Kingsley, les Félins comptent sur trois autres défenseurs recrues, soit Pierre-Marc Minville, Benjamin Vigneault et Alexis Jacques. Le quatuor impressionne le vétéran qui a vu son poste d’assistant au capitaine être renouvelé. « Nos attaquants nous aident beaucoup en étant responsables et en bloquant beaucoup de tirs. Nos quatre recrues jouent vraiment comme des vétérans. Ces jeunes sont beaux à voir aller. »

Une déception transformée en motivation

Répertorié au 160e rang des patineurs nord-américains par la Centrale de recrutement de la Ligue nationale de hockey (LNH), Pier-Olivier Roy n’a jamais entendu son nom être prononcé, en juillet dernier, au Centre Bell. Aucune équipe ne lui a même offert une invitation. Cette déception ne l’a cependant aucunement ralenti dans sa progression, au contraire, il s’en est servi comme motivation. « Je ne mets aucune pression pour le repêchage. Les équipes ont décidé de m’ignorer, l’an dernier, et c’est leur décision. J’utilise ça comme motivation, mais je ne change pas ma façon de jouer. Jusqu’à maintenant, mes efforts payent et le meilleur est encore à venir. »

Si les 32 formations du circuit Bettman n’ont pas cru en lui, son entraîneur-chef Carl Mallette est d’un tout autre avis. « P-O est exactement le type de joueur et d’humain qu’un entraîneur rêve de coacher. À 16 ans, il nous a aidés à gagner la coupe du Président. À 17 ans, sans lui, la saison aurait été très pénible, mais il a toujours gardé la tête haute avec une équipe très jeune. Cette année, il ne fait que récolter ce qu’il sème depuis son arrivée avec nous. Je suis tellement content pour lui. Pour moi, il n’y a aucun doute qu’il va jouer au niveau professionnel un jour. Je vais continuer d’aller à la guerre avec lui pour qu’il atteigne ses buts », a conclu le pilote des Tigres.