Déçu, Christian Perron aurait souhaité poursuivre l’aventure

VICTORIAVILLE. Christian Perron ne s’en cache pas. Il aurait aimé avoir l’occasion d’écouler, à tout le moins, la dernière année de son contrat avec les Vulkins. Le conseil d’administration de la corporation de l’équipe de football en a cependant décidé autrement. La semaine dernière, on a confirmé la fin de cette association.

Quelques minutes après cette annonce, plusieurs joueurs et anciens collaborateurs de Perron lui ont signifié leur soutien sur les médias sociaux, entre autres. Il faut dire que l’entraîneur-chef était apprécié par la plupart de ses protégés, lui qui est reconnu pour être un motivateur.

«J’apprécie ces bons mots, mais ce n’est pas ce qui payera mon épicerie», lance-t-il, lorsque joint par le www.lanouvelle.net lundi.

Déçu de quitter la barre de l’équipe, qu’il a dirigée durant trois saisons, Perron dit cependant respecter la décision. «La direction souhaitait prendre une direction différente de la mienne. En ce sens, nous nous quittons d’un commun accord», a-t-il partagé.

La fiche de l’équipe a sans doute été l’élément qui a fait pencher la balance en faveur de la fin de cette aventure. En trois saisons, Perron et les Mauves ont conservé un dossier de 4 victoires et 23 défaites. L’ex-pilote s’attendait néanmoins à être de retour la saison prochaine. Il avait amorcé son recrutement. Une semaine après la fin de la saison des siens, il avait épié les différentes finales des formations juvéniles à Montréal.

«Mais avec la fiche de l’équipe, la possibilité de ne pas être de retour était toujours dans l’air. C’est une business après tout», a-t-il poursuivi.

Hormis les résultats de l’équipe sur le terrain, Perron se dit fier de ce qu’il a accompli à Victoriaville. Il estime, d’ailleurs, que le travail des dirigeants de l’équipe ne doit pas être évalué uniquement en fonction de la fiche de la formation.

«Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi d’œuvrer dans le milieu scolaire. Le volet académique a toujours été l’aspect le plus important. D’ailleurs, je croyais que c’était d’abord pour cela que j’avais été embauché. Pour moi, les jeunes ont toujours passé avant tout. Je suis content d’avoir aidé à ouvrir certaines portes à l’équipe pour le recrutement. Nous avons aussi réussi à refaire des contacts dans certains marchés. Ce sera à mon successeur de décider s’il souhaite poursuivre ce travail ou non», a-t-il partagé.

L’ex-entraîneur est déçu de ne pas avoir eu l’occasion de compléter le cycle de reconstruction qu’il avait amorcé. L’an prochain, il aurait eu l’occasion de diriger une formation entièrement recrutée par lui pour une seconde année consécutive. «Dans le football collégial, ce sont des cycles de trois ou quatre ans. Mon horloge aura finalement manqué de temps», a-t-il imagé.

C’est évidemment le cœur gros que Perron a quitté les Mauves. La notion d’équipe a toujours eu une importance particulière à ses yeux. Au cours de son séjour avec les Vulkins, le slogan «Me becomes We» s’est avéré sa marque de commerce.

Passionné de ce sport depuis son tout jeune âge, Perron, un menuisier de formation, ne sait pas s’il continuera à œuvrer dans le domaine du football. «Il faut dire que les sacrifices ont été gros pour ma famille. Il y a deux ans, ma conjointe a quitté son emploi en Alberta pour venir me rejoindre à Victo avec nos deux enfants. On aimait Victoriaville. On souhaitait y demeurer longtemps. J’ai fait beaucoup de bénévolat au cours des dernières années. Il est peut-être temps de passer à autre chose et de cesser d’être exploité. Aujourd’hui, il ne me reste rien à part ma famille. Heureusement qu’ils sont là. Ça prendra une bonne offre et le bon timing pour recommencer une telle aventure», a-t-il dit.

Perron a été le premier entraîneur-chef à temps plein de l’histoire des Vulkins. C’est sa passion pour le football qui l’a amené à accepter cette fonction. «Disons que si on prend le nombre d’heures investies versus le salaire, on ne roule pas sur l’or. Ce n’est pas comme les entraîneurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, par exemple. La sécurité d’emploi n’est pas nécessairement meilleure, mais les contrats sont garantis. Comme je l’ai dit, j’apprécie les bons mots à mon endroit, mais ce n’est pas ce qui va payer mon épicerie. L’important, pour l’instant, c’est de m’assurer que ma famille se porte bien, particulièrement mes deux enfants», a-t-il enchaîné, en remerciant quand même l’organisation pour lui avoir donné cette chance. «Au cours de ces trois années, je me suis lié d’amitié avec plusieurs personnes dans la région, dont Karl Castonguay (responsable des sports et conseiller à la vie étudiante au cégep de Victoriaville). Ça m’a permis de connaître des gens exceptionnels.»