Coup à la tête : l’agent de Laberge réclame une peine sévère

Trois jours après avoir été sournoisement frappé par le défenseur Zachary Malatesta, Pascal Laberge était toujours incommodé par les symptômes reliés à la commotion cérébrale qu’il a subie. L’attaquant des Tigres était au repos complet, ne se présentant pas à l’école, confiné à son domicile. Ses maux de tête le forçaient également à refuser poliment les demandes d’entrevue.

L’espoir des Flyers de Philadelphie a été sonné par un coup d’épaule survenu tôt en première période face aux Wildcats de Moncton. Sous la force de l’impact, les 2137 spectateurs présents à l’Amphithéâtre Gilbert-Perreault ont vu le joueur d’avant tomber violemment au sol. Son bâton a été catapulté spectaculairement dans les airs. Laberge est demeuré sur la glace durant un moment après quoi, il a tenté de se redresser sans aide. On a rapidement constaté qu’il était toujours sonné, sa démarche étant chambranlante. Il a finalement retraité au vestiaire avec l’aide de la thérapeute du sport Jessy Laroche ainsi qu’un coéquipier.

Immédiatement après la mise en échec de Malatesta, James Phelan n’a pas hésité à défendre son coéquipier. Le vétéran de 19 ans, pas particulièrement reconnu pour ses talents pugilistiques, a jeté les gants. Après la rencontre, encore ébranlé, Laberge est allé le remercier pour sa bravoure.

Comble du malheur pour Phelan, il a dû se salir les mains de nouveau le lendemain. Face aux Mooseheads d’Halifax, Phelan a asséné une solide mise en échec à un adversaire. Cooper Jones s’en est aussitôt pris à l’attaquant des Tigres, souhaitant venger son coéquipier. Phelan a fait face à la musique.

«Je dois admettre que ce n’est pas la chose que j’adore le plus faire. Ce n’est pas non plus l’aspect où je suis le plus doué. Parfois, cependant, on n’a pas le choix. Quand j’ai vu un chum comme Pascal Laberge se faire arracher la tête, je n’ai pas hésité à aller le défendre. Louis (Robitaille) fait souvent mention de la famille lorsqu’il parle de l’équipe. Ce genre de petits gestes regroupe parfois davantage les gars», partage-t-il.

Robitaille n’a d’ailleurs pas hésité à saluer le geste de Phelan après la rencontre. «C’est l’esprit d’équipe qu’on veut. Si tu attaques l’un de nos frères, les cinq autres seront là», a-t-il commenté.

L’agent de Laberge, Allan Walsh, a mis son grain de sel dans ce dossier quelques heures plus tard. Sur son compte Twitter, il a aussi réclamé une sévère sanction à l’assaillant au commissaire Gilles Courteau. «Hey, Gilles Courteau, continuerez-vous à permettre ces insanités jusqu’au moment où quelqu’un mourra sur la glace?», a-t-il lancé. «Ça me rend malade et me révolte. Il n’y a pas de place pour ça dans ce sport», a poursuivi l’agent québécois oeuvrant à Los Angeles.

Au moment d’écrire ces lignes, lundi, on attendait toujours le verdict du préfet de discipline Raymond Bolduc. Ce dernier a suspendu indéfiniment le défenseur des Wildcats dès le lendemain de l’incident, le temps de statuer.

«Il y a un gros débat sur l’abolition des bagarres dans la LHJMQ depuis un certain temps. Si on ne peut plus jeter les gants dans ces circonstances, est-ce qu’il risque d’arriver plus de coups de ce genre?», s’interroge Phelan.

Laberge, choix de deuxième ronde des Flyers l’été dernier, totalisait deux buts et deux passes en sept matchs avant de tomber au combat. On a rapidement mis en œuvre le protocole établi lorsqu’un patineur subit une commotion cérébrale. Il sera au repos jusqu’au moment où il ne ressentira plus de symptômes. Il passera aussi une batterie de tests afin de déterminer s’il est apte à reprendre l’entraînement éventuellement. On ne fixe aucun échéancier quant à une date de retour au jeu à ce point-ci.

Il s’ajoute à une liste de joueurs blessés déjà bien garnie. Outre Laberge, Bradley Lalonde, Simon Lefebvre et Mathieu Ayotte sont également sur le carreau. Ayotte se rapproche d’un retour au jeu.