Charles-Éric Légaré veut gagner avant de s’en aller
VICTORIAVILLE. Le stage junior de Charles-Éric Légaré, comme celui de tous les joueurs de 20 ans de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, tire à sa fin. Les prochaines séries seront ses dernières au sein du circuit Courteau.
Le vétéran ne s’en cache pas. Il commence à constater à quel point le temps passe vite. Il prend conscience de l’importance de savourer pleinement le moment présent. Il faut dire que l’attaquant n’a jamais vécu de longues séries.
À 17 ans, il n’avait disputé que trois matchs éliminatoires sous les couleurs de l’Océanic de Rimouski. L’année suivante, avec les Screaming Eagles du Cap-Breton, il avait été exclu du tournoi printanier. L’an dernier, toujours avec les Screaming Eagles, sa formation avait été balayée au premier tour.
«C’est un sentiment spécial. On se rend compte qu’il reste de moins en moins de matchs à disputer. Ça a passé tellement vite», raconte-t-il.
Légaré est bien conscient que les Tigres entreront en éliminatoires à titre de négligés. Si la logique est respectée, il risque donc de vivre une autre sortie rapide et expéditive en séries. L’attaquant de 20 ans ne souhaite pas vivre de nouveau ce cauchemar. Il croit, d’ailleurs, que les félins ont les outils pour surprendre et faire un bout de chemin.
«L’équipe l’a prouvé en début de saison. On peut battre tout le monde. Le classement a été serré toute l’année. Le rôle de négligés est même un avantage à mes yeux», a-t-il poursuivi.
Il estime que les Tigres entreront en éliminatoires sans pression, peu importe l’adversaire. Ils ne pourront que surprendre. Au cours des dernières années, à cet égard, les Tigres se sont forgé une réputation de trouble-fêtes au premier tour éliminatoire. Ils ont souvent surpris leurs adversaires. Ce fut le cas des Wildcats de Moncton et du Titan d’Acadie-Bathurst, entre autres. À chaque occasion, leur parcours a pris fin au deuxième tour.
Légaré estime cependant que tous devront livrer la marchandise pour pouvoir connaître du succès, lui le premier. Après un bon début à son arrivée avec les Tigres en provenance de Sherbrooke durant la période des transactions, il a ralenti. En 26 matchs dans les Bois-Francs, le franc-tireur a touché la cible sept fois et s’est fait complice de huit buts. À la lumière de ses propos, il souhaiterait contribuer davantage à l’attaque.
«Je manque un peu de confiance. Dans ce genre de situation, il faut garder les choses simples», a-t-il commenté.
Au-delà de sa contribution sur la glace, Légaré continue de prêcher par l’exemple pour paver la voie aux jeunes joueurs de l’équipe.
«À la bonne place au bon moment»
Charles-Éric Légaré n’aura donc jamais eu la chance de défendre les couleurs d’une formation qui aspire aux grands honneurs, et ce, durant tout son stage junior. Malgré tout, le vétéran dit ne pas avoir de regret. «Dans le monde du hockey, on ne contrôle pas tout. Il faut parfois être à la bonne place au bon moment», a-t-il lancé.
À preuve, certains joueurs, contrairement à Légaré, ont eu plus de veine. Aujourd’hui avec le Titan de Princeville, Alec-Jon Banville a vécu deux finales de la coupe du Président avec le Drakkar de Baie-Comeau au cours des deux dernières saisons. Dans l’histoire des Tigres, c’est sans aucun doute Danny Groulx qui a vécu le parcours junior le plus glorieux. Il a remporté la coupe du Président à trois reprises (Foreurs de Val-d’Or, Titan d’Acadie-Bathurst et Tigres de Victoriaville) en plus d’avoir vécu une finale du tournoi de la coupe Memorial.
Moins chanceux, Légaré insiste néanmoins sur le fait qu’il croit que les Tigres peuvent surprendre cette année. «On a battu à peu près tout le monde cette saison», a-t-il conclu.
Il ne reste plus que deux week-ends d’activités dans la Ligue de hockey junior du Québec avant les séries. Les Tigres visiteront le Phoenix à Sherbrooke vendredi (13 mars) et les Olympiques à Gatineau dimanche (15 mars). Étudiant modèle, Charles-Éric Légaré souhaite poursuivre son parcours dans le hockey au sein du circuit universitaire québécois. Il ne sait pas encore quel programme il joindra. «J’en saurai davantage à la fin de la saison», a-t-il expliqué.