«C’est la journée où toute ta vie bascule» – Michel Tourigny
La scène était émouvante. L’un des fondateurs du V. Boutin junior AA de Plessisville, Michel Tourigny, était au milieu de la patinoire entouré de sa famille. Il y était, car c’était le match en rose du club qu’il a fondé avec trois partenaires. Et l’organisation a voulu souligner son courage face au cancer qu’il tente de vaincre.
Entouré des siens, l’homme de 51 ans était émotif devant les 635 spectateurs qui l’ont applaudi chaleureusement. Une fois les cérémonies d’ouverture terminées, il a accepté de s’entretenir avec le www.lanouvelle.net. Durant le chemin qui nous menait vers l’un des bureaux de l’aréna Léo-Paul-Boutin de Plessisville pour notre entretien, une dizaine de personnes lui ont serré la main et l’ont chaleureusement encouragé à continuer de se battre. En montant l’escalier, il a toussé quelques fois. C’est ce qui arrive lorsqu’on est atteint du cancer de la plèvre; la couche interne qui couvre les poumons. «Ça ne s’enlève pas et ce n’est pas opérable», s’est-il fait dire.
Comme plusieurs personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer, Michel Tourigny se souvient de la date exacte de cette tragique nouvelle. C’était le 13 juillet dernier. Au début, il croyait qu’il s’agissait d’une simple pneumonie, mais après avoir passé quelques tests plus approfondis, il a reçu le terrible verdict. «C’est la journée où toute ta vie bascule», dit-il tristement.
Apprendre à vivre au jour le jour
«Ne me demandez pas ce que je vais faire demain, je ne le sais pas», lance-t-il. D’ailleurs, deux heures avant de se retrouver au centre de la patinoire, il vomissait. L’homme de 51 ans vient de passer à travers six traitements de chimiothérapie et il lui en reste encore quatre. «Il y en a des pires que moi et certains perdent leurs cheveux», dit-il en regardant l’auteur de ces lignes au crâne rasé. «Je te regarde et ça me fait du bien. En plus, c’est à la mode», souligne-t-il avec humour. Si les traitements vont bien, il se soumettra à de la luminothérapie.
Un bel héritage
C’est lorsqu’il a parlé du V. Boutin que Michel Tourigny a semblé le plus à l’aise durant les quelques minutes qu’a duré l’entrevue. Lorsqu’il a fondé le V. Boutin il y a 25 ans en compagnie de trois de ses camarades, il se souvient que l’équipe attirait près de 800 personnes par rencontre. C’était le temps des bagarres à profusion, comme il le dit lui-même. «Un joueur pouvait se battre et revenir sur le jeu cinq minutes plus tard. C’était le bon temps», dit-il sur le bout des lèvres. Quant à l’héritage qu’il laissera un jour derrière lui, il se dit fier d’avoir contribué au succès du V. Boutin.
2500 $ pour le Relais pour la Vie
Pour sa troisième édition du match en rose, le V. Boutin a récolté 2500 $ que l’organisation remettra au Relais pour la vie de la MRC de L’Érable.
Sur la patinoire, le V. Boutin s’est incliné dans les derniers instants du match par le pointage de 4 à 3 face à l’Expert de Saint-Romuald. «On a connu un bon match, mais on est déçu de l’avoir échappé avec 53 secondes à faire», a commenté l’entraîneur Carl Habel.