«Ce n’est pas aujourd’hui que je vais arrêter d’y croire»
HOCKEY. Dès qu’il décroche, on devine qu’il est ébranlé. On comprend rapidement qu’il est déçu et, surtout, encore émotif. Nicolas Latulippe, peu de temps après avoir été remercié par les Tigres, n’entendait pas à rire. Parce qu’il espérait ardemment réussir à forcer la main de la direction et obtenir le privilège d’occuper l’un des trois casiers de joueurs de 20 ans dans le vestiaire des Félins.
Bien entendu, il savait que rien n’était moins sûr, que ce défi était de taille, mais il ne s’était visiblement pas préparé pour autant à l’éventualité de quitter l’équipe. «Je savais que ça pouvait arriver, que l’équipe devait faire un choix, mais je croyais en mes chances. J’étais confiant. J’avais passé l’été à m’y préparer. J’étais fier de mon camp. Ça a été difficile d’apprendre la nouvelle», lance-t-il sans ambages.
Latulippe, comme l’a dit le directeur général Kevin Cloutier, a été victime de son âge. N’eût été ses 20 ans, nul doute qu’il aurait eu sa place chez les Tigres. L’état-major de l’équipe lui a préféré des vétérans plus talentueux, une décision qu’il respecte.
«Je n’ai peut-être pas les outils des autres, particulièrement offensivement, mais j’avais certainement autres atouts qu’eux n’avaient pas et que les amateurs ne remarquent peut-être pas aussi facilement», commente-t-il.
Il fait référence, notamment, au leadership qu’il exerce. Il fallait le voir, l’an dernier, durant les séries, pour comprendre à quel point il exerçait une influence positive dans l’entourage de l’équipe. Durant le premier tour face aux Wildcats de Moncton, Latulippe était sur la touche, blessé à l’épaule. Il est demeuré dans l’entourage de l’équipe pour tenter d’aider ses coéquipiers à faire le plein de confiance.
«J’ai tenté de me rendre utile à ma façon. J’aime les gens. Dès que j’arrive quelque part, je tente de tisser des liens. Laisser mes coéquipiers est possiblement ce qui est le plus difficile à accepter. Cette année avec les Tigres a été ma plus belle», a-t-il dit.
À Victoriaville, Latulippe a notamment marqué son premier but en carrière dans la LHJMQ, et ce, à 19 ans. Il tentera maintenant de se trouver une nouvelle niche. Quitte à retourner momentanément dans la Ligue de hockey junior AAA du Québec, il souhaite ardemment terminer son stage junior au sein du circuit Courteau.
«Je sais que je peux évoluer dans ce circuit. Je peux être efficace et apporter une présence physique. Je vais me battre pour y parvenir. C’est l’histoire de ma vie. J’ai toujours dû lutter pour ma place et faire mes preuves. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais arrêter d’y croire. Ce n’est pas mon genre», a-t-il poursuivi.
En 190 matchs dans la LHJMQ, le défenseur totalise 3 buts et 15 mentions d’aide.