Les ventes des détaillants canadiens ont grimpé de 0,7 % en août

OTTAWA — Les ventes au détail ont augmenté de 0,7 % pour atteindre 61,8 milliards $ en août, les prix de l’essence ayant légèrement baissé pendant que les ventes du commerce de détail électronique ont augmenté, a indiqué vendredi Statistique Canada. 

Cependant, l’estimation préliminaire de l’agence fédérale pour septembre laisse entendre qu’une grande partie du gain d’août pourrait disparaître dans les données de septembre, pour laisser la place à un recul de 0,5 % des ventes au détail. 

Même si Statistique Canada a averti que ce chiffre serait révisé avant la publication des données finales, Andrew Grantham, du service d’études économiques de la Banque CIBC, y a vu un signe que «le consommateur canadien semble survivre, mais ne prospère plus». 

Entre la forte inflation et la hausse constante des taux d’intérêt, les Canadiens ressentent un pincement à chaque achat. Alors que la Russie poursuit sa guerre contre l’Ukraine et que les problèmes de chaîne d’approvisionnement induits par la pandémie persistent, de nombreux économistes ne croient pas que le pouvoir d’achat des consommateurs s’améliorera bientôt. 

«Il n’est pas étonnant que les consommateurs soient de plus en plus prudents et aient réduit leurs dépenses discrétionnaires, comme les sorties au restaurant et les divertissements, les gains mensuels des ventes dans les bars et les restaurants s’étant évanouis au cours des mois d’été», a observé Ksenia Bushmeneva, des Services économiques TD, dans une note aux investisseurs. 

«Dans l’ensemble, les consommateurs devront faire des choix difficiles dans les mois à venir, ce qui annonce une baisse significative des dépenses de consommation en 2023.» 

Les prédictions de M. Grantham et Mme Bushmeneva s’appuyaient sur les conclusions de Statistique Canada qui montrent que les ventes au détail en août ont augmenté dans six des onze sous-secteurs étudiés par l’agence. 

Les ventes des magasins d’alimentation ont augmenté de 2,4 % en août, tandis que celles des magasins d’articles de sport, d’articles de passe-temps, d’articles de musique et de livres ont augmenté de 5,0 %. Les ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ont augmenté de 0,6 %. 

L’un des gains les plus remarquables du trimestre provenait du commerce de détail électronique, dont les ventes ont augmenté de 5,7 % sur une base désaisonnalisée en août. 

Sur une base non désaisonnalisée, elles ont augmenté de 8,1 % d’une année à l’autre pour atteindre 3,5 milliards $ et ont représenté 5,2 % du commerce de détail total, un pourcentage inchangé par rapport à l’an dernier. 

Pendant ce temps, les ventes des stations-service ont diminué de 0,2 % en août. Les prix de l’essence ont reculé de 9,6 % sur une base non désaisonnalisée en août, en raison principalement de l’augmentation de la production mondiale par les pays producteurs de pétrole. 

«La baisse des prix de l’essence met les consommateurs de meilleure humeur et les a ramenés derrière le volant pour profiter des derniers jours de l’été», a observé Mme Bushmeneva. 

Elle a souligné que les ventes d’essence dans les stations-service avaient augmenté de 7 % en volume, ce qui était leur première augmentation depuis avril. 

Les ventes au détail de base, qui excluent les ventes des stations-service et des concessionnaires de véhicules automobiles, ont augmenté de 0,9 %. 

Exprimées en volume, les ventes au détail ont augmenté de 1,1 % en août, a précisé Statistique Canada. 

Peu de temps après la publication des données sur les ventes au détail, le Conference Board du Canada a publié son indice des dépenses de consommation, qui a révélé que la croissance des dépenses des consommateurs était restée relativement inchangée en septembre, puisqu’elle a légèrement diminué à 95,8 points. 

Même si le taux de chômage est tombé à 5,2 % en septembre parce qu’un moins grand nombre de personnes cherchaient du travail et que l’inflation a également ralenti, le Conference Board a estimé que d’autres hausses de taux d’intérêt semblaient se profiler à l’horizon. 

«De nombreux ménages, en particulier ceux qui sont très endettés, ressentiront l’impact de ces augmentations de taux et chercheront à dépenser moins», a affirmé le groupe de recherche dans un communiqué.