Le Canadien misera maintenant sur la jeunesse, et son avenir semble prometteur

BROSSARD, Qc — Après un calvaire de près de sept mois qui l’a vu dégringoler jusqu’au 32e et dernier rang du circuit Bettman, le Canadien de Montréal a indiqué samedi lors de son bilan de fin de saison qu’il misera désormais sur la jeunesse pour assurer son avenir. 

Le directeur général Kent Hughes a d’ailleurs été très réaliste au sujet de la situation dans laquelle le Tricolore se trouvait lors de son arrivée en poste, en janvier dernier. La récente séquence de neuf revers lui a même permis de confirmer certaines choses qu’il avait observées au début de son règne.

«On a été impressionnés par leur caractère, par leur esprit d’équipe. Quand Martin (St-Louis) est arrivé (en février), on n’était déjà pas…. Pas officiellement éliminés des séries, mais on savait qu’on n’y participerait pas», a-t-il d’abord évoqué. 

«L’équipe a tout fait pour tenter une remontée, et les joueurs ont amélioré leurs performances individuelles. (…) Mais ça ne fait aucun doute que nous allons nous rajeunir, avec les (Justin) Barron, (Jordan) Harris, (Kaiden) Guhle, (Jan) Mysak, (Arber) Xhekaj. Il y aura de la jeunesse. Notre objectif pour nous est toujours de bâtir une équipe capable de gagner, année après année. Ce sera notre principal objectif. Les décisions que nous prendrons cet été seront prises en fonction de ça», a ajouté Hughes. 

Il ne fait toutefois aucun doute que Hughes misera sur ses deux dynamos en attaque, Nick Suzuki et Cole Caufield, pour relancer sa formation. 

Après un été très court l’an dernier, au cours duquel ils ont notamment participé à la série finale de la Coupe Stanley, les deux joueurs ont indiqué qu’ils souhaitaient prendre du temps afin de récupérer et de se préparer pour la saison 2022-23. 

Suzuki, le seul joueur du CH à avoir disputé les 82 matchs cette saison et le lauréat de la coupe Molson, a d’ailleurs précisé qu’il avait souffert d’une blessure au bas du dos dans le dernier droit de la campagne.

«Mais ça ne me dérangeait plus depuis sept ou huit matchs, et je me sens bien en ce moment», a-t-il assuré. 

Dans ce contexte, Suzuki et Caufield ont confirmé qu’ils ne représenteront pas leur pays respectif lors des prochains Championnats du monde de hockey, en Finlande. 

Suzuki, le capitaine?

Par ailleurs, Suzuki pourrait aussi être appelé à jouer un rôle plus important au sein de l’équipe la saison prochaine. Surtout après que Hughes eut confirmé qu’il souhaitait qu’on nomme un nouveau capitaine d’ici l’automne prochain, à la place de Shea Weber. Un rôle qu’aimerait jouer Suzuki. 

«Je veux jouer un rôle de leader. J’essaie de faire du bon boulot à ce chapitre-là depuis que je suis arrivé dans cette organisation. Il y a bien sûr de très bons candidats au rôle de capitaine — des gars plus vieux, qui ont beaucoup d’expérience —, mais tout ce que je peux contrôler, c’est ma façon de jouer et mon attitude. Ce sera à la direction de trancher», a mentionné le principal intéressé. 

Il ne fait toutefois aucun doute dans l’esprit de Caufield que Suzuki serait un candidat de choix. 

«C’est un vrai professionnel, malgré son jeune âge. C’est un joueur qui me sert de modèle, au quotidien. Il est discret dans le vestiaire, mais il pose les bons gestes sur la patinoire. Son influence auprès des jeunes est importante, car ils peuvent l’observer et apprendre. Beaucoup de gars dans l’équipe s’en servent comme modèle. Il motive vraiment le reste de l’équipe», a convenu l’Américain âgé de 21 ans.

Surprise! Petry ne ferme pas la porte à un retour

Si Suzuki et Caufield feront assurément partie de l’équation pour l’avenir du Tricolore, ça semble être moins clair pour d’autres joueurs de l’organisation. Dont Jeff Petry.  

Jeff Petry a défrayé les manchettes plusieurs fois au courant de la saison, d’abord à cause de la piètre qualité de son jeu, puis en raison de la décision de sa famille de rentrer aux États-Unis en raison des nombreuses restrictions sanitaires en vigueur au Québec pour lutter contre la pandémie de coronavirus. 

Ces circonstances avaient même mené Hughes à déclarer à la veille de la date limite des transactions qu’il allait échanger Petry, si l’occasion se présentait. Ce qui n’a pas été le cas. 

Puis, surprise! Le vétéran âgé de 34 ans a déclaré samedi qu’il ne fermait pas la porte à un retour avec le Bleu-blanc-rouge la saison prochaine.

«La situation à l’époque (à la date limite des transactions) est différente de celle que je vis présentement. Depuis que ‘Marty’ (St-Louis) est arrivé ici, j’ai recommencé à jouer à la hauteur de mon talent. Le style de jeu qu’il a implanté me convient mieux, et m’a ramené dans le bon chemin. Je vais donc prendre un peu de temps pour réfléchir, retrouver ma famille, discuter avec elle… Mais je ne veux pas fermer la porte à cette organisation», a-t-il dit, en précisant qu’il n’excluait pas la possibilité de ramener sa famille à Montréal. 

Quant à savoir s’il était prêt à se soumettre à une relance qui s’échelonnera sur trois, quatre ou même cinq ans malgré son âge avancé, Petry n’a pas bronché. 

«J’ai encore quelques bonnes saisons devant moi. Quand je regarde la façon dont les équipes rebâtissent aujourd’hui, ce n’est plus comme auparavant alors qu’on se débarrassait de tout le monde. Il y a de très bons éléments en place dans cette organisation, d’autres qui vont s’y greffer l’année prochaine, donc l’avenir est radieux. Des gars comme (Nick) Suzuki, (Cole) Caufield, sans parler des gars qui sont arrivés en défensive, comme (Kaiden) Guhle. Ce ne sera pas un processus qui s’échelonnera sur sept ou huit ans. Ça se fera en beaucoup moins de temps, donc c’est encourageant», a-t-il conclu.