La ville natale québécoise d’Hugo Houle célèbre sa victoire d’étape du Tour de France

STE-PERPETUE — Lorsque le Québécois Hugo Houle a franchi la ligne d’arrivée mardi, bien avant ses concurrents lors de l’étape 16 du Tour de France, certaines des acclamations les plus fortes provenaient sans aucun doute de Sainte-Perpétue, au Québec.

Le paisible village de moins de 1000 habitants, composé de quelques rues entourées de fermes laitières et de champs de maïs, semble un endroit improbable pour former une superstar du cyclisme.

Mais quelques heures après que Houle soit devenu le premier Canadien depuis 1988 à remporter une étape de l’une des courses cyclistes les plus prestigieuses au monde, personne dans sa ville natale, qui se trouve à mi-chemin entre Québec et Montréal, n’a semblé le moins du monde surpris.

Dans le hall d’entrée d’une résidence pour personnes âgées, quelqu’un a crié : «Félicitations, mamie !» à Gisèle Proulx, 88 ans, dont les yeux se remplissaient de larmes de joie chaque fois qu’on lui parlait de son petit-fils de 31 ans.

«Son rêve est devenu réalité, a-t-elle dit, la voix tremblante d’émotion. Ça faisait longtemps qu’il visait ces choses-à.»

Mme Proulx a dit qu’elle se souvient que Houle faisait des promenades sur un tricycle depuis qu’il était tout-petit, ajoutant qu’elle se souvient qu’il avait même l’habitude de faire du vélo en hiver. Ses parents, Yvon Houle et Diane Allard, sont des cyclistes passionnés, et Mme Proulx faisait aussi du vélo, bien qu’elle ait dit qu’elle préfère un scooter motorisé ces jours-ci.

Elle a mentionné que bien que son petit-fils n’ait jamais aimé l’école – et qu’un enseignant lui ait même dit une fois qu’il «ne ferait jamais rien de bien» – elle n’a jamais douté de lui.

«Il travaillait assez fort et se disait:  »je suis capable, je suis capable ». Au final, son rêve s’est réalisé et je pense qu’il est bien content», a témoigné Gisèle Proulx.

Dans une rue principale bordée de cottages pittoresques, les clients qui se sont arrêtés à un comptoir de crème glacée se souviennent d’Hugo Houle comme d’un enfant déterminé et motivé par un objectif issu d’une famille qui aimait le sport. Une ancienne voisine, Carole Neault, se souvenait de Houle comme étant amusant et un peu effronté – dans le bon sens, a-t-elle rapidement ajouté. Mais quand il s’agissait de sport, «il ne le prenait jamais à la légère», a-t-elle raconté.

«C’est une grande fierté d’avoir Hugo pour nous représenter, a-t-elle déclaré. Un Québécois qui vient de performer au Tour de France, wow.»

Joanie Côté, qui a fréquenté l’école avec Hugo Houle, estime que sa persévérance est ce qui le distingue. Elle a dit qu’elle croyait également qu’il était motivé à des sommets encore plus grands après la mort de son jeune frère, Pierrik, en décembre 2012, après que ce dernier ait été percuté par un conducteur aux facultés affaiblies alors qu’il faisait du jogging. Il avait 19 ans.

Joanie Côté et Carole Neault ont déclaré que la mort de Pierrik avait profondément affecté la communauté tissée serrée et cela a engendré l’organisation de marches contre l’alcool au volant.

«Il avait envie de se surpasser parce que son frère n’a pas pu le faire. Je pense que ç’a marqué son parcours», a expliqué Mme Côté.

Alors qu’il franchissait la ligne d’arrivée en France mardi, Houle a pointé le ciel, avant de dédier sa victoire historique à son jeune frère.

«J’avais un rêve: gagner l’étape pour mon frère qui est décédé quand je suis devenu professionnel. Aujourd’hui, celle-là est pour lui», a déclaré Houle après la course.

Le maire de Sainte-Perpétue, Guy Dupuis, a déclaré que tout le village était fier de l’exploit de Houle, qui fait du cycliste le premier Québécois à remporter une étape du Tour de France.

M. Dupuis a déclaré que le village – mieux connu pour son festival annuel du cochon – est à 95% agricole. Alors que de nombreuses personnes font du vélo sur ses routes, ce n’est pas exactement un foyer de développement pour des athlètes internationaux.

«Il a une force de caractère qui est propre à lui. Il a foncé. Il est allé dans un sport, qui, dans notre région, n’est pas nécessairement populaire. Le vélo de route l’est, mais pas nécessairement le cyclisme», a affirmé le maire Dupuis à propos de Houle.

Le maire a mentionné qu’en regardant la vidéo de la compétition, ses pensées étaient avec les parents de Houle, qui «se sont beaucoup sacrifiés» pour voir leur fils réussir – et en raison du décès de Pierrik.

«Je suis sûr que Pierrik a aidé Hugo dans cette étape (du Tour de France)», a-t-il déclaré.

Bien que Houle soit établi en Europe et que ses parents aient récemment déménagé à Drummondville, au Québec, le maire Dupuis a dit que Houle est resté un fier ambassadeur de sa ville natale et revient toujours la visiter.

M. Dupuis a fait savoir que la ville envisageait d’organiser un événement pour l’accueillir chez lui et pourrait même donner son nom à quelque chose.