SPAA : un Projet d’ici pour lutter contre la surpopulation de chats
Ce texte a été écrit en partenariat avec lanouvelle.net
La Société Protectrice des Animaux d’Arthabaska (SPAA) de Victoriaville est récipiendaire d’un des quatre prix Projets d’ici, remis récemment par la Caisse Desjardins des Bois-Francs. La somme de 25 000 $ remportée permettra de mettre en oeuvre le projet d’aménagement d’une salle de chirurgie dans les locaux de l’organisme. Cette salle de chirurgie permettra l’embauche d’un vétérinaire, afin de procéder sur place à la stérilisation des chats et ainsi lutter plus efficacement contre la surpopulation importante sur le territoire.
En entretien, la directrice générale de la SPAA, Geneviève Bouffard, a expliqué que la surpopulation des chats représentait actuellement un défi dans tous les refuges et que celui de Victoriaville ne faisait pas exception. «Nous sommes en crise post-pandémique», a-t-elle résumé. En effet, pendant celle-ci, plusieurs citoyens se sont procuré des animaux, des chats notamment, et depuis qu’ils ont repris une vie «normale», ils se sont défaits de ceux-ci, sans nécessairement les avoir fait stériliser au préalable. Plusieurs citoyens ont également laissé leurs nouveaux chats aller dehors, sans respecter le règlement municipal sur la stérilisation obligatoire de notre territoire. Il faut aussi considérer ceux qui se sont improvisés éleveurs (ce qui nécessite un permis municipal, faut-il le mentionner).
Tout cela fait en sorte que la SPAA a accueilli, en 2024, deux fois plus de chats qu’en 2023. «Nous avons géré plus de 1500 animaux en 2024», explique Mme Bouffard. Qu’il s’agisse d’animaux errants, d’abandons ou d’adoption, toute l’équipe est toujours très occupée à offrir une deuxième chance aux animaux. «Le taux d’euthanasie est très faible et fait seulement pour les animaux trop malades ou agressifs», insiste Geneviève, en ajoutant qu’au lieu de refuser des animaux, faute de place, ceux-ci se retrouvent sur une liste d’attente, le tout afin de rester un refuge sans euthanasie pour cause de surpopulation.
La SPAA, qui peut accueillir environ 275 chats lorsque toutes les familles d’accueil sont mises à profit, est à capacité maximale presque 12 mois par année. «Nous avons aussi beaucoup de chatons, ce qui n’est pas habituel en janvier», indique-t-elle. Cela pourrait être dû au réchauffement climatique qui fait en sorte que les chaleurs des femelles ne connaissent presque plus de répit en saison froide.
Il faut donc faire quelque chose pour contenir le problème. Le prix relié au Projet d’ici arrive donc à point pour la SPAA qui est constamment sous pression.
Un projet important
Le montant de 25 000 $ ne suffira malheureusement pas pour le réaménagement d’un local en salle d’opération, l’achat des équipements et l’embauche d’un vétérinaire, mais constitue un excellent point de départ. En fait, Geneviève prévoit un budget de 60 000 $ pour la réalisation du projet qu’elle souhaiterait concrétiser avant l’été prochain. C’est pourquoi elle lancera, avec l’appui de La Ruche (qui aide les organisations à financer un projet ou une idée en leur offrant de l’accompagnement professionnel, un maillage régional et l’accès à du financement additionnel), une campagne de sociofinancement dans les prochains jours. Des demandes d’appui seront également présentées aux partenaires de l’organisme, dont les municipalités qui bénéficient des services de la SPAA pour la gestion des animaux domestiques. Avec ce projet, la SPAA souhaite également offrir des campagnes de stérilisation de chats de ferme, un problème pour plusieurs agriculteurs qui, bien qu’ils souhaitent la présence de chats pour contrôler la vermine, se retrouvent souvent avec un trop grand nombre d’entre eux.
Les licences
La SPAA compte aussi sur la participation des citoyens. Ceux-ci peuvent et doivent contribuer également en se procurant des licences pour leurs chiens et leurs chats et ainsi appuyer l’organisme dont la mission est essentielle. Les licences représentent la source première de financement de l’organisme. En plus d’identifier et de protéger votre animal, les licences constituent une obligation municipale permettant de financer la SPAA qui est un organisme à but non lucratif complètement indépendant du gouvernement et qui ne reçoit aucune subvention.
Les revenus des licences sont donc indispensables à la survie du refuge qui a comme mission de sauver et soigner les animaux errants et abandonnés. «Si tout le monde payait sa licence, nous n’aurions pas de problèmes financiers et nous pourrions offrir beaucoup plus de services gratuits aux citoyens», soutient la directrice générale.
Bien que tous les citoyens et les propriétaires d’animaux soient susceptibles d’avoir besoin de la SPAA, moins de 25% d’entre eux acquittent leur droit dans la région alors qu’ailleurs les gens sont davantage conscientisés à l’importance de le faire. «On fait des miracles avec ce qu’on a», insiste Geneviève qui n’hésite pas à vanter les mérites de toute l’équipe dévouée au bien-être animal et d’une efficacité hors pair. «Par exemple, en 2024, nous avons complété 1010 adoptions, presque le double de l’année précédente, et ce, avec seulement un employé supplémentaire, faute de budget pour embaucher», apprécie-t-elle.
Tout cela fait en sorte que la SPAA est toujours sous pression avec les besoins qui augmentent et fait face constamment à des urgences et des défis. La salle de chirurgie, devenue une nécessité pour le refuge, permettra de lutter plus efficacement contre la surpopulation des chats et bénéficiera ainsi à l’ensemble de la population du territoire.
En attendant, c’est le moment idéal pour ceux qui souhaitent adopter un chat de se lancer dans le processus puisque le refuge déborde de félins, de tous âges, qui cherchent une nouvelle maison. Tous les animaux en adoption au refuge sont stérilisés, vaccinés, vermifugés et micropucés. Il est possible de voir les pensionnaires disponibles au spaavic.com. Il faut aussi prendre le temps, pour ceux qui ont déjà des animaux, de payer ses licences et contribuer à leur façon au maintien du service indispensable de la SPAA.