Le Domaine Bleu : un projet innovateur d’ici
Ce texte a été écrit en partenariat avec lanouvelle.net
Le Domaine Bleu, organisme en devenir, figure parmi les quatre Projets d’ici de la Caisse Desjardins des Bois-Francs récemment récompensés. Grâce à la bourse de 25 000 $ obtenue, une serre et des équipements seront achetés et utilisés afin de favoriser l’autonomie des personnes âgées de 18 ans et plus et présentant un trouble du spectre de l’autisme et/ou une déficience intellectuelle.
C’est Martin Bernard qui est l’idéateur de cette belle et noble cause qui en est à ses balbutiements. Le Domaine Bleu, qui est enregistré comme OBNL depuis une année maintenant, a comme objectif d’offrir un lieu d’hébergement et d’apprentissage également. Il s’installera sur la propriété de la famille Bernard-Marcoux située à Saint-Valère.
Déjà, un premier utilisateur a fréquenté les lieux au cours des deux étés passés et pour le prochain on espère en accueillir trois ou quatre en formule centre de jour. Ceux-ci pourront bénéficier de la serre qu’on compte acquérir afin d’apprendre les différentes tâches reliées notamment à l’agriculture (des semis à la transformation), aux soins, aux animaux, à la charpenterie et autres idées de projets venant des participants et/ou intervenants pour développer des compétences au travail et ultimement accéder au marché du travail s’ils le désirent.
Ce camp sera le premier pas d’un grand projet qui permettra de développer l’employabilité des utilisateurs par l’entremise de l’économie sociale, mais aussi d’offrir un espace de vie dans le calme et la nature. Psychoéducateur de formation, Martin Bernard est aussi le papa d’une fillette (Sarah-Mei) qui vit avec un trouble du spectre de l’autisme ainsi qu’une déficience intellectuelle modérée. C’est pour assurer son avenir, de même que celui de plusieurs autres jeunes dans la même situation, qu’il a fondé, avec une belle équipe de bénévoles, le Domaine Bleu.
S’il a choisi l’agriculture comme moyen d’épanouissement pour les personnes qu’il accueillera, c’est notamment parce que sa fille aînée Alixane est finissante en agriculture biologique à l’INAB (Institut National d’Agriculture Biologique). Elle sera donc en mesure d’accompagner le projet tout en cultivant la terre familiale. C’est aussi un secteur qui connaît des défis d’employabilité ces années-ci et qui bénéficiera de cette main-d’œuvre fidèle même si elle doit être bien encadrée.
Hébergement
Si le Domaine Bleu lance ses opérations avec un centre de jour, il n’en demeure pas moins que l’ultime objectif est de proposer des espaces de vie et un encadrement à la clientèle visée.
Pour ce faire, la construction d’un centre multifonctionnel, où on fera notamment la transformation ou la cuisine des aliments de même que d’autres activités à déterminer, est prévue. À l’étage de ce bâtiment de style «farmhouse», on souhaite proposer des logements où les résidents seront accompagnés dans leurs tâches quotidiennes. Pour compléter le complexe, on souhaite installer six minimaisons qui pourront être occupées également. Un complexe donc où les jeunes bénéficiaires jouiront d’autonomie tout en faisant d’importants apprentissages, toujours sous supervision. «Nous sommes en retard d’une quinzaine d’années si on regarde les besoins qui s’en viennent en ce qui concerne l’hébergement», note M. Bernard en ajoutant que le Domaine Bleu permettra aussi aux utilisateurs d’identifier leurs forces et leurs limites, ainsi qu’à se développer socialement et professionnellement.
Offrir ce service en milieu rural est aussi une rare opportunité d’avoir un lieu de vie tranquille, favorable pour la clientèle. «Les parents des participants pourront poursuivre leurs occupations professionnelles en plus de voir leur enfant s’épanouir dans un milieu professionnel encadré et sécurisant», dit-il encore.
Un départ encourageant
Ce ne sont pas les défis qui manquent dans ce projet innovateur. Malgré tout, le Domaine Bleu bénéficie de l’appui du CIUSSS MCQ et, avec la bourse de Projet d’ici, de l’aide appréciée de Desjardins. Autant d’encouragement et de partenariats entretiennent la flamme des bénévoles qui mettent beaucoup de temps et autant d’efforts à la mise en place de cet organisme qui touchera autant les participants, leurs parents (ou ceux qui en prennent soin), des employeurs éventuels ou encore les intervenants.