L’irresponsable fin des mesures temporaires à l’assurance-chômage

Le gouvernement du Canada a annoncé récemment la fin des mesures temporaires à l’assurance-chômage à partir du 24 septembre. Ces mesures, qui avaient été mises en place pendant la pandémie de COVID-19, avaient grandement facilité l’admissibilité aux prestations pour les personnes se retrouvant en situation de chômage. 

L’instauration rapide de ces mesures temporaires témoignait à l’époque de la volonté de répondre aux besoins réels des chômeurs et chômeuses, besoins qui n’ont certainement pas disparu depuis.

Alors qu’une réforme du régime d’assurance-chômage nous a pourtant été promise par le gouvernement libéral, ce dernier souhaite retourner dès la semaine prochaine aux règles déficientes du régime régulier desquelles les organismes en défense des droits des chômeurs et chômeuses ont, à maintes reprises, souligné les lacunes et les effets préjudiciables. 

De plus, les problèmes chez Services Canada sont bien connus : les retards de traitement des demandes d’assurance-chômage atteignent présentement des sommets et les délais de paiement occasionnés plongent plusieurs centaines de milliers de personnes dans l’insécurité financière. Pendant ce temps, le coût de la vie ne cesse d’augmenter et les factures à payer n’attendent pas, elles.

Dans ce contexte, le MASSE est d’avis qu’il est irresponsable de retourner aux règles de l’assurance-chômage prépandémie avant que la réforme de l’assurance-emploi promise par le gouvernement ne soit adoptée et appliquée. 

« Avec la fin des mesures spéciales, une personne occupant un emploi saisonnier commençant à recevoir des prestations de chômage à la fin septembre se retrouvera sans revenus en plein milieu de l’hiver. C’est le trou noir dans lequel risquent de tomber des centaines de famille de l’Est du pays si le gouvernement ne maintient pas les mesures spéciales jusqu’à la mise en place de la réforme de l’assurance-chômage promise pour bientôt. Ça n’a pas d’allure! Le silence des partis d’opposition m’inquiète, car ils devraient exiger la poursuite des mesures temporaires. Ils critiquent les lacunes de la Loi sur l’assurance-emploi depuis des années, mais ne profitent pas du statut minoritaire du gouvernement libéral pour empêcher le retour à cette loi injuste. Où sont le NPD, le Bloc Québécois et les autres députés des Partis d’opposition pour empêcher ce recul? », alerte Michel Dubé de chez Action Populaire Rimouski-Neigette.

Rappelons que l’assurance-emploi n’est pas un service de dernier recours. C’est un outil collectif, financé par les travailleuses et travailleurs, qui doit être accessible quand on en a besoin. Il est nécessaire que le gouvernement se rende à l’évidence que ce n’est pas le moment de mettre des obstacles à l’accès aux prestations légitimement attendues.

Le MASSE rassemble 17 groupes de défense des droits des personnes sans-emploi.