À Alain Rayes, avec respect

Humblement, je vous observe depuis plusieurs années tout au cours de votre démarche politique. Vous m’avez fait ressentir, pendant longtemps, que vous incarniez ce qui pouvait nous faire penser que l’on comptait encore sur des gens qui étaient engagés pour le bon motif. Je reconnais que vous l’avez fait ou, du moins, avez semblé l’avoir fait, pendant plusieurs années, implication que je salue et j’applaudis.

À preuve, j’ai voté pour vous et on a été nombreux à le faire, soit en tant que maire, et en tant que député. J’ai toujours alors cru, comme beaucoup, en votre engagement sincère, votre intelligence tactique et votre discernement, en fait, à sentir là où « vous ne deviez pas aller ».  Vous sembliez du moins en connaître les pièges.

Malheureusement, au cours des derniers mois, force est de constater, en plus avec le résultat que l’on connaît maintenant, que vous avez eu une ‘’crampe » majeure au cerveau en appuyant Jean Charest, plutôt que d’être vous-même, un ‘’Robin des Bois ». Je n’ai pas osé jusqu’à maintenant vous écrire à ce sujet. Je me suis dit : « il va se réveiller et renverser la vapeur, il ne peut sacrifier tant d’années de labeur à se faire une crédibilité politique pour un tel coup de poker ». Il devrait se désister de façon  éclatante et, au pire, démissionner en tant que membre du parti.  

Ce que vous faites maintenant (on n’est pas dupes), trop tard malheureusement, à mon avis, tentant de « sauver » ce qu’il vous reste de cartes dans votre jeu. Je suis triste et désolé pour vous, cher monsieur, mais vous croyiez vraiment qu’avec le croupier Jean Charest à la table, vous bénéficiez déjà d’un « full aux as » et que vous risquiez d’être ministrable? C’est la grâce que je vous aurais souhaitée sous monsieur Poilievre. Mais il y a un ‘’hic », encore faudrait-il qu’il vous choisisse, à la suite de votre démission, impossible. Qui plus est, et là est le ‘’hic majeur », encore aurait-il fallu que les conservateurs soient élus. Enfin, et là, re hic, hic et hic monumental, faudrait que vous soyez réélu ici même? Maintenant à titre d’indépendant, ‘’non ministrable » opportuniste, vous voulez nous faire croire que ça se pourrait que? Encore une fois, je suis triste, déçu, mais quand même compatissant envers vous… Mais comme moi et beaucoup d’autres, on est humain, on fait des erreurs, j’en ai fait moi-même, je me suis vu dans le miroir et j’ai assumé. Je vous souhaite donc de le faire dans la sérénité, vous le méritez sincèrement… Prenez donc un ‘’break » et revenez avec une nouvelle approche… Non? Ce serait digne de vous… Et ça vous éviterait une plus grande humiliation…  Dieu sait que j’espère me tromper, mais ça pourrait se dérouler comme suit :

Moi je dis ça, je ne suis qu’un petit ‘’deux de pique » d’électeur. Mais monsieur Rayes sortez vos patins de fantaisie, car beaucoup, comme moi, se rappelleront de votre récente tentative ratée de double Axel, aux prochaines élections… N’oubliez jamais que, dans l’isoloir, le deux de pique (la carte la plus faible du jeu) que je suis, s’il se combine à un voisin, trois de pique, plus un quatre de pique, plus un cinq de pique et enfin un six de pique, ça s’additionne pour faire un ‘’straight flush »’ qui bat votre supposée ‘’full aux as ». Je vous le dis, en toute humilité en sympathisant, non en partisan…

Tout ça pour vous dire chers amis qui avez consenti à me lire jusqu’à maintenant, je fais le vœu suivant : je souhaite aux prochaines élections un gouvernement minoritaire  bleu ou rouge à Ottawa ( on s’en fout) mais avec un maximum de circonscriptions au Québec pour le Bloc afin d’avoir une puissante balance du pouvoir. Je sais, je sais, le Bloc ne gagnera jamais le pouvoir officiel au Canada, mais si, stratégiquement, intelligemment on lui donnait le pouvoir qu’il mérite et que les Québécois méritent à Ottawa en tant que peuple fondateur, tout en demeurant, pourquoi pas, citoyens à part entière. Enfin, pourquoi ne pas commencer par chez nous dans Arthabaska? J’invite le chef du Bloc à choisir un ‘’candidat de poids »  dans Arthabaska…. Ce pourrait être, disons prenable.

Michel Lavoie

Victoriaville