Un an de lock-out à la cimenterie Ash Grove: le PQ demande d’agir

Alors que cela fera bientôt un an que dure le lock-out à la cimenterie Ash Grove de Joliette, la députée péquiste Véronique Hivon invite le ministre du Travail à agir face au rapport de forces qu’elle juge «vicié».

De son côté, le ministre du Travail, Jean Boulet, réitère que l’employeur et les télétravailleurs sont déjà soumis à toutes les lois du travail, incluant les dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail.

Ce sont 130 travailleurs, membres du syndicat Unifor, affilié à la FTQ, qui ont été mis en lock-out il y a presque un an.

Ce dossier du lock-out à la cimenterie Ash Grove de Joliette a fait parler de lui à la suite d’une décision du Tribunal administratif du travail. Le tribunal avait statué qu’une employée d’Ash Grove qui effectuait des tâches en télétravail, pendant le lock-out, se trouvait à contrevenir aux dispositions anti-scabs du Code du travail, même si elle ne se trouvait pas «dans l’établissement» de l’employeur proprement dit.

La cause a toutefois été portée en appel par l’employeur et elle n’a pas encore été entendue.

Avant ce jugement, la notion de l’«établissement de l’employeur» avait été limitée par la jurisprudence au site de l’entreprise proprement dit.

La députée de Joliette s’est inquiétée de la situation, alors que le lock-out dure depuis presque un an. Le ministre, dit-elle, doit changer la loi pour élargir la notion d’établissement de l’employeur.

Elle juge le rapport de forces «vicié», aussi à cause de l’importation d’une manière première depuis la Turquie, alors que cette matière provenait auparavant de la cimenterie de Joliette. Cette «tactique» lui paraît «inacceptable et intolérable» et elle a demandé au ministre de la dénoncer.

Le ministre Boulet a convenu que «la notion d’établissement, il faut qu’elle soit modernisée et actualisée et qu’elle s’applique aux télétravailleurs. On ne peut pas violer les dispositions anti-briseurs de grève en utilisant des télétravailleurs. Pour moi, ça ne fait pas de sens. Et ce n’est pas compatible avec le sens et l’esprit de (l’article) 109.1 et suivant du Code du travail».