SQDC: révocation d’une autre accréditation syndicale, après 6 mois de grève

MONTRÉAL — Alors que la grève à la Société québécoise du cannabis dure maintenant depuis plus de six mois, les travailleurs d’une autre succursale viennent de révoquer leur accréditation syndicale.

Ce sont ceux de la succursale de Saint-Nicolas qui viennent d’obtenir la révocation de leur accréditation syndicale, après ceux d’Alma, il y a quelques jours, a annoncé vendredi la direction de la SQDC.

Au début de l’année, plusieurs mois avant le début de la grève, les salariés de la succursale de Granby avaient fait de même.

Une grève illimitée a été déclenchée le 28 mai dans une vingtaine de succursales où les salariés sont membres d’une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ. 

Interrogé au sujet des désaffections, le président de la section locale, David Clément, a dit accepter «le choix démocratique de se syndiquer ou de se désyndiquer» exprimé par les travailleurs.

Il a dit croire que «l’attitude arrogante et antisyndicale» et le «non-respect» de l’employeur peuvent expliquer ces désaffections, bien plus encore que la durée du conflit de travail.

M. Clément a noté que même si certains ont révoqué leur accréditation syndicale, «il y a aussi plusieurs non-syndiqués qui s’intéressent de près à nos négociations».

De son côté, la direction de la SQDC a dit reconnaître «pleinement que le choix d’association ou non à un syndicat est un droit fondamental et une prérogative des employés».

Elle a précisé que de ses 91 succursales, 48 ne sont pas dotées d’un syndicat. Et 26 ont un syndicat du SCFP.

La direction de la SQDC a également souligné qu’elle avait réussi à conclure une entente pour le renouvellement de la convention collective avec les syndicats de la Fédération des employés des services publics, affiliée à la CSN.

«D’ailleurs, l’ensemble des conseillers de la Société, à l’exception de ceux qui travaillent dans des succursales représentées par le SCFP, bénéficie d’un taux horaire de 19,01 $/h à l’entrée, et ce, depuis le 3 juillet 2022», a précisé la direction.

La rémunération est d’ailleurs le principal point en litige avec le SCFP, puisque les clauses normatives ont été réglées il y a quelques mois.

Le SCFP estime qu’au salaire de 17,12 $ l’heure à l’embauche, dans son cas, le salaire des travailleurs s’apparente davantage à celui du commerce de détail qu’à celui d’une société d’État.