Plus de 875 M $ de dommages assurés après les orages de mai au Québec et en Ontario

MONTRÉAL — Les orages violents qui ont balayé l’Ontario et le Québec le 21 mai dernier ont causé des dommages assurés de plus de 875 millions $, selon les premières estimations de la firme Catastrophe Indices and Quantification (CatIQ) rendues publiques mercredi.

Ce montant classe la tempête — aussi appelée derecho — au sixième rang des sinistres les plus coûteux au Canada, en termes de dommages assurés. Elle dépasse notamment les inondations en Colombie-Britannique de l’an dernier.

En Ontario, les dommages assurés sont estimés à 720 millions $. Au Québec, ils se chiffreraient à 155 millions $.

Les bris causés par le vent sont généralement couverts par les polices d’assurance habitation ou entreprise ou les polices d’assurance automobile sans collision ni versement, précise le Bureau d’assurance du Canada (BAC) dans un communiqué. C’est le vent qui a causé la plupart des dommages matériels, est-il ajouté, même s’il y a également eu de fortes pluies et de la grêle.

«Comme il s’agissait essentiellement d’un événement assurable, les assureurs se sont rendus sur place dès le premier jour, travaillant dur pour aider leurs clients tout au long du processus d’indemnisation. Ils seront d’ailleurs présents, jusqu’à ce que toutes les réclamations de leurs titulaires de police aient été traitées», indique Kim Donaldson, vice-présidente, Ontario, du BAC.

Le front orageux, qui a principalement touché l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière, la Mauricie et la Capitale-Nationale au Québec, a causé la mort d’au moins 11 personnes en Ontario et au Québec ainsi que des milliers de pannes d’électricité.

Action gouvernementale demandée

Alors que huit des 10 catastrophes naturelles les plus coûteuses du Canada sont survenues depuis 2011, le BAC dit souhaiter «l’adoption d’une stratégie nationale d’adaptation qui se traduira par des mesures concrètes à court terme qui rehausseront la défense climatique du Canada».

Le classement de la tempête de mai au sixième rang des sinistres assurés au Canada est «un triste rappel du risque croissant que les changements climatiques posent aux communautés du pays», écrit le BAC dans un communiqué.

De plus, le BAC demande des «modifications peu coûteuses, mais efficaces, aux codes du bâtiment nationaux et provinciaux».

Le BAC mentionne notamment l’importance d’investir dans des infrastructures pour réduire les répercussions des inondations et des incendies sur les Canadiens et de mieux aménager le territoire.

Les habitations et les entreprises devraient être à l’extérieur des zones les plus à risque, est-il ajouté.

La catastrophe naturelle la plus onéreuse en matière de règlement d’indemnités demeure les feux à Fort McMurray en 2016 (4 milliards $), suivie de la tempête de verglas dans l’est du pays en 1998 (2,3 milliards $), selon les données de CatIQ.