Patrick Brown, exclu du leadership conservateur, a aussi des ennuis à Brampton

BRAMPTON, Ont. — Après avoir été disqualifié mardi soir dernier de la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), Patrick Brown fait face à une autre série de problèmes à Brampton, en Ontario, une municipalité dont il est le maire.

Un groupe de cinq conseillers municipaux de Brampton a publié mercredi une déclaration réagissant à la disqualification de M. Brown dans laquelle ils le décrivent comme un modèle alarmant de mauvais comportement.

Pendant que le Parti conservateur enquêtait sur de prétendues malversations ayant mené au renvoi de M. Brown, les conseillers municipaux ont aussi ouvert des enquêtes sur des allégations d’irrégularités financières et contractuelles. Dans leur déclaration, ils ont écrit: « Il n’a pas réussi à s’en tirer avec ces tactiques dans sa candidature à la direction des conservateurs et il ne devrait pas non plus s’en tirer à Brampton », avant d’ajouter que «la démocratie à Brampton est assiégée à cause de Patrick Brown».

Une majorité de conseillers municipaux de Brampton ont récemment voté pour une série d’enquêtes, incluant une sur la façon dont des contrats ont été accordés à des entreprises impliquées dans un projet d’université à Brampton.

Un rapport du directeur administratif par intérim de la ville en mai dernier a révélé que 629 000 $ avaient été versés à quatre fournisseurs impliqués dans le projet, mais que la majeure partie de l’argent est allée à une entreprise qui employait un proche associé du maire Brown.

Celui-ci a répondu en faisant remarquer qu’il s’agissait d’un bloc de conseillers qui le critiquaient. « Quand j’étais absent pour la campagne à la direction, ils ont renvoyé le commissaire à l’intégrité et nous essayons maintenant d’ouvrir une enquête sur le licenciement et pour établir que c’était inapproprié », a déclaré le maire Brown dans une interview.

Martin Medeiros, l’un des cinq conseillers qui font pression pour que des enquêtes soient tenues à Brampton, affirme que Patrick Brown sape les efforts pour accomplir des progrès dans la gestion de la Ville en ayant annulé quatre réunions consécutives du conseil municipal, dont celle de mercredi.

Pour Martin Medeiros, il « semble clair que la ville de Brampton a été instrumentalisée pour faire avancer ses aspirations politiques ».

Au début de 2018, Patrick Brown a démissionné de son poste de chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario à cause d’allégations d’inconduite sexuelle, qu’il nie. Il a ensuite tenté de se présenter à la présidence régionale de Peel, mais le jour même où le premier ministre Doug Ford a annoncé qu’il éliminait le poste, M. Brown a annoncé qu’il se présenterait plutôt à la mairie de Brampton.

Il a déjà déclaré qu’il envisagerait de se présenter à nouveau à la mairie de Brampton lors des élections municipales d’octobre s’il semblait qu’il ne pouvait pas gagner la course à la direction conservatrice. La date limite pour s’inscrire en tant que candidat est le 19 août.

Patrick Brown a déclaré mercredi qu’il évaluait ses options pour porter en appel la décision du comité organisateur de la course au leadership du Parti conservateur de l’exclure du processus. Il assure que son équipe a respecté scrupuleusement toutes les règles électorales du parti et du Canada.

Le comité organisateur a exclu M. Brown en vertu d’un vote divisé à 11 contre six en raison de ce qui a été qualifié de « sérieuses allégations d’actes répréhensibles » par le président du comité, Ian Brodie. Mercredi, le président du PCC, Rob Batherson, a confirmé que les allégations provenaient d’une personne au sein de l’équipe de campagne de M. Brown, mais ni M. Brodie ni M. Batherson ou le PCC n’ont révélé en détail les allégations formulées contre Patrick Brown.