L’Université de la Saskatchewan introduit la vérification de l’identité autochtone

SASKATOON — L’Université de la Saskatchewan a annoncé l’introduction d’une nouvelle politique qui laisse la vérification de l’identité autochtone à ces communautés et à leurs gouvernements.

La politique s’appliquera lorsqu’une personne cherche à obtenir un poste ou une bourse d’études réservés à une personne autochtone.

L’université exigera des personnes qu’elles présentent des documents à l’appui de leur identité, a expliqué Peter Stoicheff, président et vice-chancelier de l’université.

L’université n’a pas l’intention de déterminer qui est autochtone ou non, a-t-il dit, mais plutôt d’être guidée par les communautés autochtones et leurs gouvernements qui doivent fournir la documentation.

Selon M. Stoicheff, la documentation peut être différente selon la communauté à laquelle une personne autochtone s’identifie.

«L’université n’avait pas de politique concernant la vérification de l’identité autochtone dans le passé», a indiqué M. Stoicheff lundi à Saskatoon. 

«Il a eu une pratique (…) de se fier à l’auto-vérification et nous avons été très publics sur le fait que nous devons aller au-delà de cela.»

Le mois dernier, l’ancienne professeure du département de santé Carrie Bourassa a démissionné de l’Université de la Saskatchewan après que des questions aient été soulevées sur son identité autochtone. 

En novembre, à la suite d’un reportage de la CBC, l’école a mis Mme Bourassa en congé et l’a suspendu de ses fonctions de professeure au Collège de médecine alors qu’elle lançait une enquête sur ses affirmations d’être métisse.

À la suite de sa démission, l’université s’est concentrée sur sa nouvelle politique, mais le travail avait commencé beaucoup plus tôt, a déclaré Airini, recteur et vice-recteur aux études de l’Université de la Saskatchewan.

«Nous avions commencé ce travail en 2021, et nous progressions régulièrement dans ce domaine. Nous avons accéléré le rythme de l’élaboration de la politique lorsque nous avons eu un cas au sein de l’université», a expliqué Airini.

«Nous étions déjà sur la bonne voie, puis nous avons compris l’impératif de franchir cette étape (…) au-delà de l’auto-identification et de s’engager en tant qu’université dans un processus de vérification de la documentation.»

D’autres universités à travers le Canada se sont également engagées à améliorer la politique sur l’identification autochtone, notamment l’Université du Manitoba et l’Université Queen’s en Ontario.

L’Université de la Saskatchewan a précisé que sa politique sera pleinement mise en œuvre d’ici deux à cinq ans.

Le mois prochain, l’université mettra sur pied un groupe de travail qui collabora avec les communautés autochtones pour discuter de la documentation.

«Je pense que le résultat sera la confiance de la part de tous les membres de notre communauté, Autochtones et non-Autochtones, pour que ces postes destinés aux peuples autochtones soient occupés par des personnes autochtones», a déclaré M. Stoicheff.

«Nous n’aurions jamais pu faire cela sans la participation vraiment intensive et exigeante de nombreux dirigeants autochtones : aînés, gardiens du savoir, gardiens de la langue, chefs, présidents.»

La Métis Nation – Saskatchewan (MN-S) a déjà signé une entente avec l’Université de la Saskatchewan pour soutenir et approuver la vérification.

«Avec nos aînés autochtones guidant le travail, le groupe de travail a trouvé une solution positive à la vérification autochtone», a souligné dans un communiqué le président du MN-S, Glen McCallum. 

La politique a également été appuyée par le Conseil tribal de Saskatoon. 

«En vertu des traités et des droits inhérents, les Premières Nations sont les titulaires traditionnels des droits de leur citoyenneté et de leur souveraineté», a déclaré dans un communiqué le chef du Conseil tribal de Saskatoon, Mark Arcand. «Cela permettra la responsabilisation de ceux qui accèdent à des postes destinés aux peuples autochtones.»