L’Ontario élargit à tous les adultes l’accès aux quatrièmes doses de vaccin

TORONTO — L’Ontario élargit maintenant à tous les adultes l’admissibilité aux quatrièmes doses d’un vaccin contre la COVID-19. 

Mais le médecin-hygiéniste en chef affirme que les personnes en bonne santé âgées de moins de 60 ans pourraient très bien choisir d’attendre jusqu’à l’automne afin de recevoir un nouveau vaccin qui pourrait être plus efficace contre les variants et sous-variants Omicron.

Le docteur Kieran Moore a indiqué mercredi que toute personne âgée de 18 ans et plus ayant reçu sa troisième dose il y a cinq mois pourra dès jeudi prendre un rendez-vous pour une quatrième dose de vaccin – soit la «deuxième dose de rappel».

«Bien que ce soit surtout important pour les plus vulnérables, nous avons pris la décision d’élargir l’admissibilité à la deuxième dose de rappel», a-t-il annoncé.

La plupart des personnes âgées de 18 à 59 ans bénéficient encore d’une forte protection contre le virus plus de six mois après leur première dose de rappel. Mais l’élargissement de l’admissibilité à la quatrième dose leur permettra de prendre une «décision éclairée» en fonction de leur situation personnelle, a expliqué le docteur Moore, évoquant les facteurs de risque comme le tabagisme ou le diabète.

Il encourage donc les Ontariens à discuter avec leurs professionnels de la santé pour savoir si un deuxième rappel «leur convient». Les personnes qui choisissent de prendre le deuxième rappel cet été devront peut-être attendre cinq mois pour leur prochaine dose, ou trois si elles sont immunodéprimées, a rappelé le docteur Moore.

Il a déclaré que la province commencerait probablement à vacciner les personnes à haut risque avec des vaccins ciblés au début de l’automne, de sorte que la plupart des Ontariens ne seraient probablement pas admissibles avant novembre ou décembre de toute façon. Le Comité consultatif national de l’immunisation attend actuellement plus de preuves sur les vaccins «bivalents», ce qui fait que ceux qui recevraient leur deuxième dose de rappel en juillet pourraient tout de même obtenir ce vaccin bivalent, a souligné le médecin-hygiéniste en chef.

L’Ontario prolonge également jusqu’à la fin de l’année le programme de distribution de tests antigéniques rapides gratuits dans certains lieux comme des épiceries et des pharmacies.

Le Québec il y a deux mois

L’Ontario subissait des pressions pour élargir l’admissibilité aux quatrièmes doses déjà offertes aux personnes âgées de 60 ans et plus, aux personnes immunodéprimées et aux adultes autochtones. Le Québec l’offre à tous les adultes depuis le début de mai, alors que les quatre provinces de l’Atlantique ont récemment annoncé leur intention d’abaisser l’âge d’admissibilité.

Le docteur Moore a expliqué mercredi qu’avant d’élargir l’admissibilité, l’Ontario voulait encourager les plus vulnérables à obtenir leur dose de rappel et faire un certain rattrapage des doses antérieures. Environ 60 % des Ontariens ont reçu leur troisième dose, selon les dernières données rendues disponibles la semaine dernière.

La province connaît actuellement une vague estivale d’infections provoquées par le sous-variant BA.5 Omicron qui, selon M. Moore, pourrait culminer dans les prochaines semaines. «Nous savons que c’est l’été et que les gens veulent passer outre la pandémie, mais c’est une réalité claire maintenant que nous devons faire face à ce variant BA.5», a-t-il déclaré.

Cette décision a été saluée par la PDG de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario, Doris Grinspun, qui souhaite aussi le retour du port du masque obligatoire en public.

Mais malgré la vague actuelle, le docteur Moore a déclaré mercredi qu’il n’envisageait pas pour l’instant de recommander un retour au masque obligatoire ou à d’autres restrictions qui ont été levées plus tôt cette année. Il recommande toujours à ceux qui le souhaitent de porter le masque dans les espaces intérieurs bondés.

Le chef néo-démocrate par intérim, Peter Tabuns, a déclaré que le gouvernement devrait s’efforcer de «réduire les obstacles» pour les personnes vulnérables en assurant le rôle des médecins de famille dans le déploiement et les vaccinations à domicile pour les personnes qui en ont besoin.