Le NPD se lance dans un blitz ultime avant le scrutin de mardi

WINNIPEG — Le chef du NPD du Manitoba, Wab Kinew, a rallié dimanche ses partisans au cours de la dernière journée de la campagne électorale provinciale.

M. Kinew s’est entretenu avec des membres du parti dans une école secondaire de Winnipeg et les a exhortés à aider à convaincre leurs partisans à se rendre aux urnes, mardi.

Le NPD est dans l’opposition depuis sept ans et de récents sondages laissent entendre qu’il devance les conservateurs, en particulier à Winnipeg, où se trouvent 32 des 57 sièges de l’Assemblée législative.

Le néo-démocrate a critiqué le Parti progressiste-conservateur au pouvoir pour ce qu’il a qualifié de publicités de campagne «méprisables» selon lesquelles la province ne chercherait pas dans la décharge de Prairie Green les restes de deux femmes autochtones, Morgan Harris et Marcedes Myran, qui auraient été tuées et emmenées là-bas l’année dernière. Un homme a été accusé de meurtre au premier degré pour leur mort et pour celui de deux autres femmes.

«Nous savions tous que les publicités des conservateurs allaient devenir négatives, mais je pense qu’aucun d’entre nous ne s’attendait à quel point elles seraient méprisables», a déclaré M. Kinew.

«L’un d’entre vous aurait-il pu imaginer, avant cette campagne électorale, qu’un gouvernement en exercice utiliserait des femmes victimes de meurtres comme accessoires politiques dans sa publicité ?», a-t-il poursuivi.

Les conservateurs ont rétorqué que ces publicités expliquent qu’une fouille comporte trop de risques liés à l’amiante et à d’autres matériaux, sur la base d’une étude de faisabilité financée par le gouvernement fédéral.

La cheffe conservatrice Heather Stefanson a déclaré que de rejeter les fouilles souhaitées était une décision très difficile, mais elle n’était pas disposée à exposer les chercheurs au risque de cancer et d’autres maladies.

Dans les publicités imprimées et les panneaux d’affichage numériques, les conservateurs ont placé des publicités affichant les mots « Restez ferme » et « pour des raisons de santé et de sécurité, la réponse lors des fouilles d’une décharge doit simplement être non ».

Mme Stefanson n’a organisé aucun événement médiatique dimanche et son équipe a décliné une demande d’entrevue, poursuivant ainsi sa tendance à faire profil bas dans la seconde moitié de la campagne.

Mme Stefanson a assisté à des événements publics, notamment un forum organisé par Doctors Manitoba et un débat avec d’autres dirigeants à Brandon la semaine dernière, mais elle n’a pas tenu de conférence de presse à Winnipeg depuis 10 jours alors que M. Kinew était sous les projecteurs pratiquement tous les jours.

Un analyste politique a déclaré que Mme Stefanson avait peut-être calculé qu’il serait préférable de passer son temps dans des circonscriptions rurales potentiellement à risque, comme Brandon-Est et Dauphin, plutôt que de faire campagne à Winnipeg et de répondre quotidiennement aux questions des journalistes.

«Cette décision pourrait s’expliquer par le fait que des sondages publics et privés montrent que le parti est en mauvais état à Winnipeg. La décision pourrait faire partie d’une stratégie visant à limiter l’ampleur de sa défaite», a déclaré Paul Thomas, professeur émérite d’études politiques à l’Université de Winnipeg.

Le chef libéral Dougald Lamont, dont le parti disposait de trois sièges à l’Assemblée législative au moment du déclenchement des élections, a promis dimanche d’aider les immigrants.

Il a déclaré qu’il réduirait les frais de candidature dans le cadre du Programme des candidats des provinces de 500$ à 50$. Il a également promis de réduire les obstacles et de fournir davantage de soutien financier aux nouveaux Canadiens souhaitant améliorer leurs qualifications professionnelles.

«C’est très frustrant (…) quand quelqu’un vient d’un autre pays, qu’il a un diplôme d’études supérieures et ne peut pas l’utiliser ici», a souligné le chef libéral.

«Les ingénieurs, les infirmières, les médecins, les psychologues pourraient travailler ici, mais ils ne peuvent pas faire reconnaître leurs diplômes», a-t-il illustré.