Hôpital du Sacré-Coeur: une première en hémodynamie au Québec

MONTRÉAL — Implantée pour la première fois au Québec à l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, une nouvelle technologie d’hémodynamie assistée par intelligence artificielle permettra de débloquer plus rapidement et avec plus de précision les artères coronaires obstruées.

La tomographie en cohérence optique (OCT, en anglais) est utilisée depuis une dizaine d’années. La technique utilise de la lumière et une caméra minuscule insérée dans l’artère pour mesurer le blocage et aider le cardiologue interventionniste à déterminer les mesures à prendre.

La nouvelle technologie inaugurée tout récemment à l’établissement du quartier de Cartierville greffe à ce système des modules d’intelligence artificielle pour une analyse encore plus raffinée de la paroi de l’artère ou une détection encore plus fine de calcifications qui pourraient échapper à l’oeil du médecin.

«C’est un avancement technologique très intéressant parce qu’on utilise la puissance de l’intelligence artificielle combinée à la résolution de l’imagerie que l’OCT offre pour entrer dans le 21e siècle des interventions coronariennes», a expliqué le chef de la cardiologie du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, le docteur Erick Schampaert.

Le nouveau système permet de mieux comprendre la nature du rétrécissement, a-t-il ajouté, et de prédire plus facilement l’intervention qui doit être effectuée ― notamment en choisissant la bonne taille d’endoprothèse vasculaire, le petit dispositif mieux connu sous le nom de ‘stent’ que le cardiologue interventionniste installe pour empêcher l’artère de se reboucher.

Le logiciel effectue automatiquement tous les calculs et toutes les analyses que le médecin aurait autrement passé plusieurs minutes à faire et qui demandent une expertise qui n’est pas à la disposition de tous. Le docteur Schampaert compare le tout à «un auto-pilote sur un avion».

Le premier impact de la nouvelle technologie sera donc d’écourter la durée de chaque intervention, ce qui pourrait éventuellement permettre d’en effectuer une ou deux de plus chaque jour dans un contexte d’engorgement chronique des salles d’opération.

Mais surtout, ajoute le docteur Schampaert, le système garantit pratiquement un résultat optimal lors de chaque intervention.

«On a une bonne méthode d’évaluation qu’on utilise depuis 30 ans, mais ce n’est pas parfait, a-t-il dit. On peut manquer des petites imperfections dans la procédure et puis malheureusement, rarement, ça peut avoir des conséquences pour les patients. D’avoir des résultats d’angioplastie qui sont à chaque procédure parfaits, on élimine pratiquement les risques de complications post-dilatation à court et à long terme.»