Fitzgibbon dit qu’il ne sait pas où seront les nouveaux barrages

QUÉBEC — Le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, n’a aucune idée de l’emplacement des futurs barrages d’Hydro-Québec. 

Il a répondu ainsi au Parti québécois qui demandait où seraient construits les futurs ouvrages souhaités par le premier ministre François Legault. 

Hydro-Québec a assuré mercredi qu’elle ne peut identifier clairement quels cours d’eau seraient retenus.  

Dans son discours d’ouverture la semaine dernière, le chef caquiste a lancé qu’il «faut envisager sérieusement la construction de nouveaux barrages», pour augmenter la production d’électricité de 200 à 300 TwH d’ici à 2050. 

Or, selon le député péquiste Pascal Bérubé, les habitants de la Côte-Nord ont droit de savoir quelle rivière de leur territoire sera harnachée.

«Pourquoi on cacherait ça?», a demandé le député de Matane-Matapédia en point de presse à l’Assemblée nationale mercredi matin.

«On est capable de télégraphier d’avance que les parcs éoliens sont dans le nord du Québec, mais on n’est pas capable d’identifier la rivière. Pourquoi? Peut-être parce qu’elle est sensible au point de vue patrimonial, au point de vue de son écosystème, au point de vue des relations avec les Premières Nations. Qu’on le dise. Je pense que le ministre connaît cette rivière.»

«On n’a pas encore discuté de ça, il est encore trop tôt», a rétorqué M. Fitzgibbon en mêlée de presse mercredi matin. 

«Hydro fait des études, ils les ont déjà faites sûrement, mais moi je n’ai pas eu de constat d’étude encore», a-t-il poursuivi. Il a refusé de s’avancer sur les rivières potentielles, même si la Magpie, sur la Côte-Nord, a déjà fait l’objet de convoitise. 

«La Magpie fait partie des rivières qui ont un potentiel hydro-électrique», a confirmé de son côté le porte-parole de la société d’État, Francis Labbé, en entrevue avec La Presse Canadienne mercredi après-midi. 

«Mais l’acceptabilité sociale fait partie du projet», a-t-il tenu à ajouter – car des organismes sont mobilisés pour protéger ce cours d’eau majestueux. 

Des équipes sont «en train de rafraîchir le potentiel hydrologique» des cours d’eau, a expliqué M. Labbé, puisque les études antérieures doivent être remises «au goût du jour».

«Hydro a probablement déjà réalisé des études, mais il est prématuré actuellement de conclure d’un côté ou de l’autre», a pour sa part dit M. Fitzgibbon en mêlée de presse au parlement mercredi matin.

Il n’y a eu «aucune discussion» entre le ministère et Hydro-Québec, a-t-il poursuivi, tout en ajoutant que le gouvernement a demandé à Hydro d’«envisager toutes les possibilités».

Ce n’est qu’au début de 2023 que le gouvernement s’attaquera aux moyens «de remédier au manque d’électricité, s’il y a un manque», a conclu le ministre.