Des milliers d’étudiants propalestiniens manifestent à l’occasion du 7 octobre

MONTRÉAL — Des milliers d’étudiants se sont rassemblés mardi au centre-ville de Montréal pour une manifestation propalestinienne marquant le deuxième anniversaire de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.

Les étudiants ont lancé des fumigènes et brûlé un drapeau israélien sur le campus de l’Université McGill lors d’une manifestation étroitement surveillée par la police, dont des policiers en tenue antiémeute et à cheval.

Ils ont exigé que leurs collèges et universités retirent leurs investissements des entreprises liées à l’armée israélienne et ont accusé les établissements d’être complices de ce qu’ils ont qualifié de génocide.

«Aujourd’hui marque deux ans de génocide en cours à Gaza», a déclaré Iman Nour, représentante de l’organisation Students for Palestine’s Honour and Resistance, qui a contribué à l’organisation de la manifestation de mardi. «Les étudiants sont unis dans nos revendications de désinvestissement.»

Le 7 octobre 2023, le Hamas a tué environ 1200 personnes et pris 250 otages lors d’une attaque dans le sud d’Israël. L’attaque israélienne contre la bande de Gaza qui a suivi a tué plus de 67 000 Palestiniens, selon les autorités de la santé locales.

En septembre, des experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies ont conclu qu’Israël commettait un génocide à Gaza, une accusation qu’Israël a rejetée comme étant «déformée et fausse».

Des associations étudiantes représentant plus de 80 000 étudiants des collèges et universités de Montréal ont opté pour une grève cette semaine en solidarité avec les Palestiniens, selon le groupe Divest for Palestine.

La manifestation de mardi est restée globalement pacifique tout au long de l’après-midi, et il y a eu peu d’affrontements avec la police. Des étudiants de plusieurs collèges et universités montréalais se sont rassemblés près du campus de l’Université Concordia avant de marcher vers l’Université McGill.

Sur le campus inférieur de McGill, non loin du site où un campement propalestinien a été érigé pendant plusieurs mois l’année dernière, des étudiants ont déclenché des fumigènes et scandé leur soutien à Gaza. Ils ont également mis le feu à un drapeau israélien orné d’empreintes de mains rouges.

Ayman Driouich, étudiant à l’Université de Montréal, a indiqué qu’il est formé à faire preuve de compassion et à aider les autres à la faculté de médecine de l’université.

«Nous trouvons donc vraiment hypocrite que notre université puisse être impliquée dans un génocide, a-t-il déclaré. Nous tenons à démontrer notre soutien au peuple palestinien et à exprimer notre volonté de voir notre université prendre des mesures concrètes pour mettre fin au génocide autant que possible.»

Fermeture du campus de Concordia

Plus tôt dans la journée, le recteur et vice-chancelier de l’Univeristé Concordia a annoncé la fermeture du campus du centre-ville de l’université en raison de la manifestation.

«Avec des centaines de manifestants d’autres universités et collèges attendus – ainsi que des contre-manifestants non liés à l’université qui prévoient se rassembler devant notre campus du centre-ville cet après-midi – le risque de perturbations extrêmes est tout simplement trop élevé pour que les activités se déroulent normalement», a indiqué Graham Carr, dans un message aux étudiants et au personnel.

M. Carr a souligné que l’université n’avait «jamais été contrainte de prendre de telles mesures préventives» lors d’autres manifestations au cours des deux dernières années.

Il a toutefois déclaré que la situation avait changé après l’arrestation de deux personnes lundi, à la suite de la perturbation d’un cours et d’un examen de mi-session. Il a précisé que ces personnes n’étaient pas des étudiants de Concordia, et que l’une d’elles était en possession d’«une barre de métal et de plusieurs engins incendiaires».

«Je suis sûr que la grande majorité d’entre vous en avez assez du comportement et du manque de respect dont font preuve certaines personnes envers l’université, a-t-il dit. Mais la sécurité de notre communauté est primordiale.»

Un petit groupe de contre-manifestants brandissant des drapeaux québécois s’est rassemblé mardi près des étudiants sur le campus de Concordia, bien que la police ait maintenu les deux groupes séparés. Dans un discours à la foule, l’une des contre-manifestantes a déclaré que les étudiants juifs ne se sentaient pas en sécurité dans les universités montréalaises.

«La direction de notre université ne fait pas ce qu’elle est censée faire, a-t-elle soutenu. Elle cède aux tactiques violentes que l’autre camp impose à tous.»

Cette manifestation s’inscrivait parmi plusieurs autres qui ont eu lieu mardi à Montréal, et les marches se sont poursuivies jusqu’en soirée.

Safa Chebbi, étudiante à la maîtrise en sociologie à l’Université du Québec à Montréal, a soutenu qu’Israël commet des crimes de guerre internationaux et que les citoyens doivent se lever pour dénoncer ce qui se passe.

«Depuis des mois, une famine est orchestrée et utilisée comme arme de guerre», a-t-elle affirmé à de nombreuses personnes rassemblées au square Victoria.

Le Service de police de la Ville de Montréal a déclaré qu’aucune arrestation ni blessure n’avait été signalée en lien avec les manifestations.

— Avec des informations de Miriam Lafontaine et de l’Associated Press