Campagne en Ontario: les partis proposent leurs idées en cas de nouvelle pandémie

TORONTO — La sixième vague de COVID-19 commence à s’estomper et les partis politiques en Ontario proposent des idées sur la meilleure façon de préparer la province à une éventuelle future pandémie. 

Au cours des semaines précédant le déclenchement de la campagne électorale, les progressistes-conservateurs ont annoncé des milliards de dollars d’investissements dans les hôpitaux, afin de renforcer le système de santé de l’Ontario. Ils avaient aussi ajouté plus de 3000 lits de soins intensifs pendant la pandémie. 

Les conservateurs vantent également le travail qu’ils ont accompli pour renforcer la production nationale d’équipements de protection individuelle, augmenter les salaires des préposés et accorder aux infirmières une prime de 5000 $ pour les retenir. 

Mais les néo-démocrates et les libéraux affirment que les augmentations salariales consenties aux préposés sont insuffisantes — et ils promettent davantage. Avec les verts, ils disent que le plan des conservateurs ne va pas assez loin. 

L’augmentation du salaire des préposés aux bénéficiaires par le Parti conservateur a ajouté 3 $ l’heure à un taux de base de 16,50 $ pour la plupart des préposés.  

Le NPD promet d’augmenter le salaire de base d’au moins 5 $ l’heure tandis que les libéraux et les verts disent qu’ils paieraient les préposés 25 $ l’heure. 

Ces partis affirment également que la prime unique accordée aux infirmières ne contribuera pas autant à la fidélisation que si le projet de loi 124 — qui plafonne les augmentations de rémunération des travailleurs du secteur public — est abrogé. Les trois partis promettent de l’abroger. 

Les chefs du NPD, des libéraux et des verts ont également demandé depuis longtemps l’introduction de jours de maladie payés pendant la pandémie, afin que les gens puissent suivre les règles d’isolement lorsqu’ils sont exposés ou qu’ils ont des symptômes. Les conservateurs ont finalement introduit un programme temporaire de trois jours de maladie payés plus d’un an après le début de la pandémie. Il expire présentement en juillet. 

Une porte-parole du chef progressiste-conservateur Doug Ford n’a pas répondu directement à savoir s’ils prolongeraient ce programme. 

«Notre engagement envers nos travailleurs reste le même — garantir que des jours de maladie payés leur soient disponibles alors que nous vainquons ensemble la COVID-19», a indiqué Ivana Yelich dans une déclaration écrite. 

Les libéraux ont également promis d’augmenter de façon permanente la capacité de tests en laboratoire, le NPD et les libéraux promettent de rétablir le financement des unités de santé publique qui a été supprimé par les progressistes-conservateurs. Les verts promettent de désigner le médecin hygiéniste en chef comme un agent indépendant du législatif, pour se prémunir contre la politisation. 

Apprendre de la pandémie 

Les néo-démocrates, les libéraux et les verts se sont tous engagés à tenir une enquête publique sur la pandémie de COVID-19 en Ontario.  

«(Ce n’est) pas pour blâmer ou pour pointer du doigt, mais pour reconnaître qu’il y a des choses que nous avons bien faites et des choses que nous n’avons pas si bien faites, des choses que nous aurions dû apprendre du SRAS, que nous n’avons pas fait», a déclaré jeudi la chef du NPD, Andrea Horwath. 

«Nous ne pouvons pas faire en sorte que cela se reproduise. Je pense qu’il est très clair que la pandémie que nous venons de traverser ne sera pas la dernière, a-t-elle dit. Ce qui est également très clair, c’est que ce n’était pas la première et nous devons en tirer des leçons.» Le chef libéral Steven Del Duca a déclaré qu’en plus d’une enquête publique, il créerait un «centre de résilience pandémique». 

«Je pense qu’il ne fait aucun doute que nous avons une capacité extraordinaire dans cette province en matière de soins de santé, de recherche sur les vaccins et (…) de développement de notre infrastructure d’équipement de protection individuelle», a-t-il ajouté. 

«Je veux m’assurer que le développement ne soit pas laissé d’une façon arbitraire et informelle. Je pense qu’il est vraiment important pour nous de nous assurer que cela se fait de manière dédiée.»