Rubio dirigerait une délégation en Arabie saoudite pour discuter avec la Russie
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio mènera une délégation en Arabie saoudite pour des pourparlers directs avec des responsables russes dans les prochains jours, afin de chercher à mettre un terme à l’invasion de l’Ukraine par Moscou depuis près de trois ans, a déclaré dimanche un responsable américain.
Le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz et l’envoyé spécial Steve Witkoff devraient également prendre part aux pourparlers à Riyad, selon le responsable, qui n’était pas autorisé à discuter des pourparlers et qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat.
Le responsable a ajouté que ce que l’administration considère comme une phase initiale de négociations reste fluide et que la personne qui se retrouvera finalement à la table des négociations pourrait changer.
Ce voyage survient à la suite de l’appel téléphonique de la semaine dernière entre le président Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, au cours duquel M. Trump a déclaré qu’ils «avaient convenu que [leurs] équipes respectives entameraient immédiatement des négociations». Cet appel a bouleversé des années de politique américaine, mettant fin à l’isolement de Moscou après l’invasion du 24 février 2022. M. Trump s’est également entretenu séparément avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
On ne sait pas immédiatement si des Ukrainiens participeront aux pourparlers. Une délégation ukrainienne est en Arabie saoudite pour ouvrir la voie à une éventuelle visite de M. Zelensky, a indiqué un responsable ukrainien.
M. Zelensky a dit qu’il n’accepterait aucune négociation sur l’Ukraine qui n’inclurait pas son pays. Les gouvernements européens ont également exigé un rôle.
En entrevue à l’émission «Sunday Morning Futures» de Fox News, M. Witkoff a dit que lui et M. Waltz «tiendront des réunions sous la direction du président» et qu’ils espèrent faire «de très bons progrès concernant la Russie et l’Ukraine».
La ministre ukrainienne de l’Économie, Ioulia Svyrydenko, première vice-première ministre, n’a pas précisé s’il y avait un lien entre le voyage éventuel de M. Zelensky et les négociations précédemment annoncées entre les États-Unis et la Russie. Dans une publication sur le réseau social Facebook, elle a écrit que la délégation ukrainienne se concentrait sur le renforcement des liens économiques alors que Kyiv «se prépare à signer d’importants accords économiques avec les pays de la région».
Elle n’a rien dit sur la date à laquelle M. Zelensky pourrait se rendre en Arabie saoudite et sur les personnes qu’il pourrait rencontrer.
Pas de rencontre directe entre l’Ukraine et la Russie, disent des conseillers
Andriy Yermak, l’un des principaux conseillers de M. Zelensky, a déclaré plus tôt dimanche qu’il n’y avait aucune possibilité que des représentants ukrainiens et russes se rencontrent directement dans un avenir immédiat. Dans un message sur Telegram, M. Yermak a dit que les Ukrainiens n’avaient pas l’intention de le faire «tant que nous n’aurons pas élaboré un plan» pour mettre fin à la guerre et instaurer une «paix juste».
Samedi, Mykhaïlo Podoliak, un autre conseiller de M. Zelensky, a nié que l’Ukraine participerait à toute réunion prévue entre les États-Unis et la Russie en Arabie saoudite. «Il n’y a rien sur la table des négociations qui mérite d’être discuté», a-t-il affirmé à la télévision ukrainienne.
Les remarques de Mme Svyrydenko sont intervenues quelques heures après la déclaration de M. Witkoff selon laquelle des réunions de haut rang étaient imminentes en Arabie saoudite.
M. Witkoff n’a pas précisé qui ils rencontreraient et de quoi ils discuteraient, mais il a indiqué qu’il partait pour l’Arabie saoudite dimanche soir.
Les responsables russes et les médias d’État ont adopté un ton triomphant après que M. Trump a abandonné trois ans de politique américaine et annoncé qu’il rencontrerait probablement bientôt Vladimir Poutine pour négocier un accord de paix dans la guerre en Ukraine.
L’annonce de M. Trump a créé un bouleversement diplomatique majeur qui pourrait annoncer un tournant pour l’Ukraine et l’Europe.
Le président Poutine est ostracisé par l’Occident depuis le début de la guerre. En 2023, la Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt contre le dirigeant russe.
Dans son entrevue télévisée, M. Witkoff n’a pas répondu directement à la question de savoir si l’Ukraine devrait abandonner une «partie significative» de son territoire dans le cadre d’un accord négocié.
«Ce sont des détails, et je ne les néglige pas, ils sont importants. Mais je pense que le début ici est de construire la confiance. Il faut faire comprendre à tout le monde que cette guerre n’a pas sa place dans la durée, qu’elle doit cesser. C’est ce que le président nous a demandé de faire», a-t-il soutenu.