Près de 200 Français agressés sexuellement, enfants, par des prêtres sont indemnisés

PARIS — Environ 190 Français qui ont été victimes, enfants, d’agressions sexuelles commises par des prêtres ou d’autres représentants de l’Église se sont vus jusqu’à présent promettre une «réparation» de l’Église catholique de France dans le cadre d’un vaste programme d’indemnisation, a déclaré jeudi l’organisme indépendant chargé du processus.

L’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR) indique dans son rapport que 11 autres personnes ont reçu d’autres types de réparations. Des centaines d’autres cas sont toujours en attente d’examen.

Plus de 1180 victimes de prêtres ou d’autres représentants de l’Église catholique se sont manifestées pour demander réparation depuis la création de l’organisme, a déclaré jeudi Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’INIRR, en conférence de presse. 

Elle a indiqué que 32 % des victimes étaient des femmes et 68 % des hommes. Parmi ces victimes, 404 sont désormais pris en charge par l’INIRR, tandis que la plupart attendent l’examen de leur dossier.

Mme Derain de Vaucresson a déclaré que 80 % des indemnisations accordées jusqu’ici sont supérieures à 20 000 euros (29 220 $ CAN); 40 victimes ont reçu le montant maximum, fixé à 60 000 euros (près de 88 000 $). 

La majorité des victimes qui ont fait appel à l’INIRR ont fait état de crimes «très graves», a souligné la présidente; 60 % des gens qui ont reçu une indemnisation avaient été violés une ou plusieurs fois. Dans 58 % des cas, les agressions ont duré plus d’un an. 

Ces agressions se sont produites dans des écoles (notamment les internats), au domicile de l’agresseur, au cours de catéchisme, dans des mouvements de jeunesse ou dans d’autres situations, indique l’INIRR dans son rapport.

La Conférence des évêques de France a accepté de verser des indemnités à la suite d’un rapport de 2021 qui estimait que sur une période de 70 ans, quelque 330 000 enfants français avaient été agressés sexuellement par des prêtres ou d’autres clercs. Ces estimations étaient basées sur des recherches plus larges de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) sur les agressions sexuelles des enfants.

Le rapport décrivait alors une dissimulation «systémique» par les autorités ecclésiales et exhortait l’Église catholique française à respecter l’État de droit.